L'année 2021 a démarré de la plus sordide des manières pour Gérard Louvin et son mari Daniel Moyne. Le couple est accusé depuis le 8 janvier dernier de "viols sur mineur de moins de 15 ans par ascendant", "complicité de viols sur mineur de moins de 15 ans par ascendant" et "corruption de mineurs". C'est le neveu de Gérard Louvin, Olivier A. qui a décidé porter plainte auprès du parquet de Paris assurant avoir été victime de "nombreux actes d'agression sexuelle qui se sont aggravés jusqu'à l'âge de 14 ans". Après quoi, le célèbre producteur de 74 ans a dénoncé un "chantage" et "une tentative d'extorsion de fonds" par le biais de ses avocats. Mais l'affaire se corse depuis l'apparition de nouveaux témoignages mettant en cause Gérard Louvin et Daniel Moyne. En effet, comme le rapportent nos confrères du Monde, quatre hommes ont à leur tour porté plainte fin janvier et début février, auprès du procureur de Paris pour agressions sexuelles et viols. "Leurs récits révèlent un même scénario de prédation du couple Louvin-Moyne", a confié Me Pierre Debuisson, le même avocat qu'Olivier A.
Il y a d'abord Grégory C., un homme aujourd'hui âgé de 46 ans qui se dit "brisé" et qui aurait été agressé de ses 13 ans jusqu'à sa majorité uniquement par Daniel Moyne - même si, il aurait été forcé d'assister "à des scènes impliquant Gérard Louvin et de jeunes garçons". 13 ans, c'est l'âge où Grégory fait la rencontre de Daniel Moyne, au cours d'un dîner "chez la famille d'un copain d'école". Endeuillé par la mort récente de son père et face au chagrin de sa mère, le jeune garçon aurait alors rapidement été pris sous l'aile de Daniel Moyne. "Pour moi, Daniel, c'était devenu mon père de substitution et s'il fallait accepter de se faire sodomiser pour garder mon père de substitution, ce qu'il avait tout à fait compris, je l'ai fait, j'ai accepté. C'est un cheminement de manipulation de l'affect", a-t-il déclaré. Interrogé sur ces propos, Daniel Moyne a dénoncé "des accusations totalement opportunistes" et a fait état de "rapports consentis" avec Grégory C. à Saint-Tropez, au milieu des années 1990.
La deuxième plainte a été déposée par Olivier L., un comédien de 55 ans. Il explique de son côté avoir été violé "entre 17 et 19 ans" par Daniel Moyne. Là encore, son témoignage est accablant. "Il m'a allongé sur son lit, a voulu que je lui fasse une fellation, je n'ai pas voulu, il a insisté, j'ai commencé à m'exécuter et me suis arrêté par les hauts-le-coeur que me donnait son odeur corporelle", a rapporté Olivier L. L'avocate de Daniel Moyne s'est alors empressée de "contester cet épisode" et d'assurer que son client "n'a jamais entretenu des rapports non consentis". Le petit frère d'Olivier, un certain Laurent A. se positionne comme le troisième plaignant. D'après lui, Daniel Moyne lui aurait "caressé le corps et particulièrement le sexe, alors qu'ils étaient au domicile [du producteur] à Sèvres, et qu'il se trouvait notamment dans la baignoire". Laurent A. n'était âgé que de 11 ans. Encore une fois, ces accusations ont été contestées par l'avocate de Daniel Moyne, Me Céline Beckerman.
Enfin, une quatrième et dernière plainte vient clore les fracassantes nouvelles révélations du Monde. Elle concerne Alexi. Âgé de 19 ans au moment des faits, soit dans les années 1990, il aurait reçu des avances sexuelles de la part de Daniel Moyne, lequel lui promettait de le prendre en stage chez Glem productions – acronyme de Gérard Louvin éditions musicales – en échange. Il aurait ensuite reçu "une main au paquet alors que j'étais avec mes micros. Daniel Moyne a fait son geste, m'a souri, puis s'est barré. Trente ans après, ce geste me marque encore".
Tous ces témoignages visent par ailleurs à souligner que Gérard Louvin et Daniel Moyne se seraient servis de leur réussite professionnelle et de leur train de vie luxueux pour profiter de leurs victimes présumées. Les avocats des deux producteurs déplorent une "cabale". L'ex-chroniqueur de Touche pas à mon poste a également pointé du doigt auprès du Monde des "ragots tout aussi hallucinants que malveillants" et se "demande si nous ne sommes pas en train de faire le procès de l'homosexualité". Et sur Twitter, il écrit : "Des affabulations encore et encore... C'est indécent pour les vraies victimes et insupportable pour les faux coupables que nous sommes !"
Gérard Louvin et Daniel Moyne restent présumés innocents des faits qui leur sont reprochés jusqu'à une éventuelle condamnation.