C'est la nuit qui a changé sa vie, et pris celle de son ami. Le 24 novembre 2013, vers 6h30, Guillaume Levarlet prend le volant sous l'emprise de l'alcool après une soirée en boîte de nuit à Beauvais. Une prise de risque inconsidérée qui s'avérera fatale, puisque le cycliste Cofidis perdra le contrôle de sa voiture et tuera son ami et ex-coéquipier Arnaud Coyot, assis sur le siège passager et victime d'un traumatisme crânien. Un an et demi et une peine de prison avec sursis plus tard, le coureur revient, avec émotion, sur ce drame dans Le Parisien, à l'aube de son retour sur les pistes avec l'équipe Auber 93.
Des mois de "totale déprime". Voilà comment Guillaume Levarlet (29 ans) décrit les jours qui ont suivi la terrible nuit du 24 novembre qui a coûté la vie à Arnaud Coyot (33 ans). Car en plus d'un ami, le coureur a perdu son équipe, Cofidis, et le milieu a failli lui tourner le dos. Mais même s'il a songé à tout abandonner, pour devenir pompier volontaire notamment, le cycliste de l'Oise a continué à s'accrocher à son deux-roues. "Je pense tous les jours à l'accident... Beaucoup de gens sont aussi là pour me le rappeler de manière négative. Mais je n'ai pas eu envie de fuir", explique-t-il.
Et pour cause, c'est grâce à sa passion que Guillaume Levarlet a réussi petit à petit à tourner la page. "Je voulais rester dans le monde professionnel. Le vélo m'aide à me reconstruire", confie celui qui est toujours suivi par un psychologique. Mais l'ex-Saur-Sojasun "remonte peu à peu la pente" et il a réussi à enfin retrouver une équipe, Auber 93, sa première en pro en 2007, après trois mois de chômage et de portes fermées. "J'ai un agent qui a discuté avec beaucoup d'équipes et il n'a eu que des refus. (...) Mais je comprends que mon affaire ait pu en refroidir certains. Ils devaient s'interroger sur mon état psychologique, il y avait aussi le procès qui allait arriver [en novembre 2014, qui le condamnera à un an de prison avec sursis pour homicide involontaire, NDLR]", raconte-t-il, en attendant d'enfin retrouver la compétition et de pouvoir dédier, un jour, une victoire à Arnaud Coyot.