Qu'elle est rancunière ! Nadine Morano ne digère pas que la justice ne soit pas de son côté dans son bras de fer contre le comédien et humoriste Guy Bedos. Alors que ce dernier avait obtenu la relaxe par la cour d'appel de Nancy, dans le procès où il était jugé pour l'avoir insultée, l'ancienne ministre de droite ne décolère et tente un ultime recours en passant par la Cour de cassation.
La cour d'appel de Nancy a confirmé mardi 2 août 2016 la relaxe accordée en septembre 2015 à l'humoriste Guy Bedos, poursuivi pour avoir traité de "conne" Nadine Morano lors d'un spectacle en 2013. À l'audience en appel, en mai dernier, le parquet avait pourtant requis une condamnation contre l'humoriste et comédien de 82 ans – sans toutefois préciser quelle peine devait lui être infligée. En première instance, le tribunal correctionnel avait estimé que Guy Bedos était "dans son registre habituel" d'humoriste lorsqu'il avait insulté l'ex-ministre de Nicolas Sarkozy, en octobre 2013 devant 1 300 spectateurs, dans son fief électoral de Toul (Meurthe-et-Moselle). Le tribunal avait notamment jugé que l'artiste était resté dans "la loi du genre" en tant que comique et qu'il n'avait "pas dépassé ses outrances habituelles".
Dans une réaction publiée sur sa page Facebook, l'eurodéputée de 52 ans a réagi. "Je n'accepte pas cette décision que je considère à l'encontre des droits de toute personne à être respectée quel que soit son statut. L'insulte trop souvent banale à l'égard des femmes est une violence, que j'ai combattue alors ministre en charge du droit des femmes... elle est la première marche à toutes les dérives. Quand la justice reconnaît un droit à insulter, elle met en danger les femmes. Demain, un homme pourra insulter de conne ou de salope sa compagne en se targuant de l'impunité de Guy Bedos.... Pauvre France où le respect est une valeur tellement bafouée. Je demande donc à mes avocats de se pourvoir en cassation", a-t-elle notamment écrit.
Thomas Montet