Ce n'était pas Cannes et sa montée des marches, mais ça y ressemblait furieusement... Ce jeudi 22 mai, ils étaient 112 médias à assister à la présentation officielle d'Helena Costa, premier entraîneur féminin à prendre en charge une équipe professionnelle de football en France. Un accueil à la hauteur de la curiosité suscitée.
À 36 ans, la technicienne portugaise va s'installer sur le banc du Clermont Foot, qui évolue en Ligue 2. Une première en France. "Helena Costa est passée par la formation de Benfica ainsi que par le commandement des équipes féminines d'Odivelas, puis des sélections du Qatar et de l'Iran, en plus de sa collaboration avec le Celtic Football Club en tant que recruteur. Cette nomination doit permettre au Clermont Foot 63 de rentrer dans une nouvelle ère, en s'appuyant sur un groupe de 17 joueurs actuellement sous contrat, auxquels s'ajouteront de jeunes joueurs issus du Club", écrivait le club dans un communiqué à l'époque de l'annonce de la nouvelle.
Une nouvelle qui en a surpris plus d'un. Car le CV de la jeune femme est bien maigre par rapport à celui de son prédécesseur, Régis Brouard, ancien joueur pro et entraîneur depuis onze ans maintenant. Sortie major de promotion de l'université des sciences et des sports de Lisbonne à la fin des années 90, Helena Costa s'inscrit dans la longue lignée des entraîneurs portugais passés par les bancs de la fac, dont le plus illustre représentant n'est autre que José Mourinho.
C'est d'ailleurs auprès de l'entraîneur de Chelsea qu'elle a effectué l'un de ses stages, qui lui a valu le délicat surnom de "Mourinho en jupons"... "Je veux toujours gagner. Comme Mourinho. Donc sur cet aspect-là, oui, je veux bien qu'on me compare avec lui", rétorque la jeune brune. Gagner, c'est justement ce qu'attendra d'elle son président à Clermont, Claude Michy.
Lors des présentations, devant un parterre de nombreux photographes, Helena Costa a montré qu'elle savait déjà manier les médias comme personne. "L'impact est énorme mais je demande que tout le monde me regarde comme un entraîneur normal, évalué pour ses résultats et son travail, et non parce que je suis une femme", a-t-elle lancé en préambule. Sans sourire, maniant l'anglais, le portugais et le français, la technicienne a répondu à de nombreuses questions, jouant la pro jusqu'au bout. "Mes impressions ou mes sensations ne sont pas importantes. Nous sommes des pros, nous avons nos objectifs", a-t-elle encore lâché, lapidaire.
N'hésitant pas à reprendre les traducteurs lorsqu'ils se trompaient sur ses propos, preuve qu'elle comprend parfaitement le français à défaut de le parler, Helena Costa s'est rapidement imposée. "Pas la défense centrale, la défense de zone", a-t-elle corrigé, en anglais, devant un traducteur penaud. Une conférence très professionnelle, devant 112 médias venus du monde entier, comme le note L'Équipe qui avait référencé, entre autres, la BBC, l'agence de presse portugaise Lusa, et bien d'autres.
À l'issue de cette conférence de presse, Helena Costa lâchait son premier sourire en posant à côté de son président, avec le maillot du club, quand les journalistes criaient son nom pour attirer son regard. Comme un soir de montée des marches à Cannes...