Helena Noguerra vient de célébrer son 45e anniversaire. Au cinéma, elle n'a jamais eu peur de jouer de son sex appeal, quitte à le tourner en dérision comme dans L'Arnacoeur (2010) où elle jouait la copine intenable de Vanessa Paradis, légèrement nympho sur les bords. La scène dans laquelle François Damiens est contraint de la calmer à grands coups de bottin, alors qu'elle tente de séduire violemment Romain Duris, reste l'un des passages les plus dingues et les plus drôles du film. Mais Helena Noguerra ne cache pas sa peur de vieillir dans une grande interview accordée au Journal du Dimanche. Une peur liée au fait, dit-elle, que "la place de la femme reste liée à son sex appeal".
Depuis sa danse lascive dans Tes yeux noirs, le clip d'Indochine réalisé par Serge Gainsbourg en 1986, à la comédie romantique de Pascal Chaumeil, en passant par son clip suave et sensuel pour son single The End of the Story paru en 2013, Helena Noguerra n'a rien perdu de son pouvoir d'attraction. Consciente que sa beauté lui a ouvert des portes, elle s'interroge aujourd'hui : "La beauté libère et aliène : comment vais-je vivre sans ? J'ai peur de vieillir, avoue-t-elle dans le JDD. La place de la femme reste liée à son sex appeal. Je serai peut-être une belle vieille dame, mais au prix de quelle solitude ? Les femmes âgées sont abandonnées comme de vieux chiens sur la route. J'en ai toujours eu conscience, mais je l'approche maintenant de manière organique. J'espère que le temps qui passe va, au moins, m'apprendre à lâcher des choses."
Ne plus poser nu
Pour se prouver et prouver aux yeux des autres que la femme peut-être encore sexy après 40 ans, Helena Noguerra acceptait de poser nue il y a quelques années. Elle le regrette aujourd'hui et tape sur les magazines féminins qui n'arrangent rien : "Je me suis piégée moi-même et je ne le referai plus. Je lis les magazines féminins et je constate que les femmes en sont toujours au même point. On leur explique comment plaire aux hommes : rester jeunes et jolies ; tailler des pipes ; préparer de bons petits plats. J'attends qu'on demande à Vincent Lindon sa liste de produits de beauté pour la sortie d'un film."
Après la publication de son album Année zéro en 2013, Helena Noguerra participait au printemps derniers à Rio-Paris, au côté de Nathalie Dessay, Liat Cohen et Agnès Jaoui. Bientôt on la retrouvera au cinéma dans Alléliua, présenté à la Quinzaine des réalisateurs. Un film important dans sa filmographie, déjà parce qu'il s'agit d'un thriller et d'une histoire d'amour sanglante, inspirée d'un couple de tueurs américains condamnés à mort en 1951. "Jamais je n'avais lu un script comme ça. C'est un portrait de femme fort, une histoire d'amour aussi forte. (...) J'avais une confiance totale dans le script, il est romanesque, sauvage. Pour moi c'est très réussi", confiait l'actrice à LaLibre.be. Pour couronner le tout, Helena Noguerra est tombée amoureuse du réalisateur, Fabrice du Welz, avec lequel elle se montrait très tendre dans les tribunes du tournoi de Roland-Garros. Elle doit désormais composer avec un sentiment nouveau pour elle : "Je connais de plus en plus la jalousie avec l'âge, reconnaît-elle dans le JDD. Quand j'étais jeune, je ne ressentais pas de jalousie car tout me semblait possible. J'en éprouve maintenant des pointes que j'essaie de combattre parce que ça fait mal."
Pour le JDD, Helena Noguerra évoque enfin avec beaucoup de lucidité les échecs, l'éducation de son fils Tanel (23 ans) dont elle est très fière et son attachement à sa grande soeur Lio.