Mannequin, chanteuse (Année zéro, 2013) et actrice (L'Arnacoeur, 2010), Helena Noguerra se livre sans fard dans un grand entretien accordé au Journal du dimanche. La demi-soeur de Lio revient sur ses échecs et ce succès qui est arrivé tard, le fait qu'on l'ait souvent réduite à son statut de "soeur de", puis d'épouse de Philippe Katerine, dont elle a partagé la vie durant huit ans. Elle revient enfin sur l'éducation de son fils Tanel (né en 1991). Un fils dont elle est très fière.
Guitariste du groupe Bring your sista', Tanel est également mannequin. En 2010, ce beau brun prenait la pose pour la marque américaine Schott N.Y.C. Sa mère croit profondément en lui. "Après avoir été la soeur de, la femme de, je vais être la mère de", résume-t-elle dans le JDD. Elle revient sur son éducation avec lucidité : "J'ai parfois manqué de patience et d'élégance comme on peut en manquer avec un petit frère [Elle avait une vingtaine d'années quand elle est devenue mère, NDLR]. Je n'ai pas toujours su bien regarder cette personne-là qui était mon enfant. Mais je lui ai donné une immense indépendance étant donné que je ne pliais pas le linge et que je ne passais pas l'aspirateur. Il sait tout faire. C'est un bon parti. Je voulais qu'il soit avant tout un chic type digne de confiance. C'est ce qu'il est."
L'autre pilier, c'est Lio, cette demi-soeur dont elle est très proche. Aussi, Helena Noguerra tient-elle à préciser : "Nous ne sommes pas demi-soeurs, mais soeurs. Lio est même une double soeur. On pourrait se mettre à hurler et à griffer quand on lit 'demi-soeurs' car on a l'impression qu'on cherche à nous séparer." Ce qui aurait pu les séparer, en revanche, c'est le succès. Quand, en 1979, Lio devient une star en chantant Banana Split, Helena n'a que 10 ans. Sa scolarité devient un enfer. "Le succès change soi et le regard sur soi. Le système flatte l'ego et rit aux blagues. On devient un petit coq, résume Helena. (...) On se pose problème l'une à l'autre. Je suis plus jeune, elle est plus célèbre. On a tôt fait de nous comparer comme deux petits singes se tortillant sous les spotlights. Mais on s'est renforcées par là. On a eu l'occasion de mesurer la solidité de l'amour que l'on se porte, face aux dégâts engendrés par la notoriété." Helena Noguerra se souvient notamment des difficultés rencontrées par leur famille quand Lio, 16 ans à peine, a soudain gagné plus d'argent que ses parents. Des années plus tard, en 1986, la petite soeur devient l'une des choristes et danseuses de la grande pour le clip Les brunes comptent pas pour les prunes. La même année, Helena danse devant la caméra de Serge Gainsbourg pour le clip Tes yeux noirs d'Indochine. Deux clips, deux monuments de la pop culture.
Après la sortie en 2013 de son album Année zéro, très bien reçu par la critique, Helena Noguerra a posé sa voix sur l'album Rio-Paris au côté de Nathalie Dessay, Agnès Jaoui et Liat Cohen. Au cinéma, elle est attendue prochainement dans Alléluia du réalisateur belge Fabrice Du Welz dont elle est tombée amoureuse. Le film a été présenté à la Quinzaine des réalisateurs cette année et s'inspire de l'affaire des "tueurs aux petites annonces", un couple de meurtriers américains condamnés en 1951 à la chaise électrique.