Sous la houlette de Benjamin Biolay, qui a accepté de porter le projet et fait ainsi oublier la brouille qu'ils ont pu connaître du vivant du vieux lion, Henri Salvador sera honoré le 18 juin 2012 par un album posthume d'inédits qu'il interprète, sans retouche de sa voix.
Quatre ans après sa mort survenue le 13 février 2008, à 90 ans, et ses grandes funérailles à la Madeleine, Tant de temps, album composé d'inédits enregistrés par Salvador et arrangés par Benjamin Biolay, paraîtra et dévoilera également, parmi ces chansons jamais publiées, deux duos (avec Biolay et avec Hubert Mounier, alias Cleet Boris pour L'Affaire Louis 'Trio) ainsi qu'une version réarrangée du mythique Syracuse.
"Comme c'est un homme qui aimait bien les pieds-de-nez, ça doit bien le faire marrer" (Biolay)
"Ces titres existaient, ils auraient pu sortir juste avant Jardin d'hiver [album qui avait signé le retour en grâce d'Henri Salvador, avec la fructueuse collaboration de Keren Ann et Benjamin Biolay, NDLR]", témoigne Catherine Costa, la veuve du chanteur, à l'initiative du projet, dans une présentation vidéo dévoilée par Polydor (Universal). En bande-son, tandis que défilent des images de Paris et d'Henri, on l'entend chanter, suavement, sereinement, le titre Ça n'a pas d'importance : "Ça fait déjà longtemps/Que j'ai pris mes distances/Le parti d'en rire/Plutôt que la souffrance (...) C'est vrai, j'ai pris mon temps/Tout dans la nonchalance (...)"
"C'est amusant que cet album qui a été conçu avant vienne aujourd'hui, et qu'aujourd'hui, grâce à Benjamin, cet album existe", poursuit Catherine Costa. Benjamin Biolay, justement, en profite pour clarifier la situation : "L'avantage, c'est qu'Henri Salvador et moi avons eu une vraie relation, on s'est beaucoup apprécié, on s'est rentré dedans par médias interposés, mais on avait réglé ça sans que pour autant ce soit fait de manière publique."
"C'est un album qui n'a de posthume que le fait que le chanteur soit décédé, mais c'est un nouvel album d'Henri Salvador. Comme c'est un homme qui aimait bien les pieds-de-nez, ça doit bien le faire marrer de se dire : "2012, j'arrive." Je tire ma révérence, mais je défie quiconque de le faire aussi bien."