Photographe reconnu depuis les années 60, Jean-Marie Périer s'est fait un nom grâce à son art, mais également grâce à ses amitiés fidèles, notamment dans le milieu de la musique. Un monde qu'il connaît particulièrement bien et dans lequel a évolué un homme très important pour lui : Henri Salvador, son père biologique, mort depuis quinze ans (le 13 février 2008).
Un père naturel qu'il préfère considérer depuis sa jeunesse comme un géniteur : en effet, reconnu et élevé par l'acteur François Périer, le photographe n'a jamais profité de l'amour du chanteur, ni même de sa reconnaissance. Et pire encore pour lui, ce sont ses trois enfants, Paul, Lola et Arthur, qui ont souffert de la situation.
Dans un entretien au magazine Gala en 2019, il s'était d'ailleurs montré particulièrement dur. "Henri Salvador était un grand artiste mais humainement...", avait-il lancé, avant d'être cassant : "Pour moi, c'est comme s'il n'avait existé". Et de raconter cette journée où le chanteur a rencontré sa famille : "Un jour, sur le tard, il a voulu rencontrer mes gosses et il s'est mal conduit avec eux. Il leur a fait des promesses, puis adieu, plus de nouvelles."
Un géniteur décevant qui a "largué ses petits-enfants, [s]es gosses", un geste impardonnable pour Jean-Marie Périer, qui "le maudit" désormais. "Mes enfants voient bien que cela a un peu bousillé leur père mais ce n'est pas leur histoire. C'est moi qui a pris ça dans la tronche, pas eux...", avait-il conclu dans l'un de ses ouvrages, sorti en 2010.
Jamais il ne m'aurait fait passer avant lui
Et ce n'est pas le seul tacle envoyé en public à ce père qui n'a jamais eu d'autres enfants : dans un post Instagram en août dernier, Jean-Marie Périer avait tenu à rendre hommage à François, son père mort vingt ans plus tôt. Et n'avait pas hésité à envoyer quelques attaques bien senties à celui qui ne l'a ni élevé, ni même aimé selon lui.
"Mon père et moi avions deux univers complètement différents, mais il m'a toujours laissé aller où je voulais en m'encourageant, sans cesse, jusqu'à tourner dans mes films, lui qui avait travaillé avec les plus grands", avait-il d'abord expliqué, avant de révéler les sacrifices que l'acteur (décédé en 2002), a fait pour lui. "J'ai su plus tard qu'il avait refusé L'Horloger de Saint-Paul de Bertrand Tavernier pour nous soutenir Jacques Dutronc et moi." "Pour son fils, mon père était capable de tout, prêt à oublier sa carrière juste pour m'aider", a-t-il finalement conclu, avant de passer aux attaques contre Henri Salvador, sans jamais écrire son prénom.
"Parfois, je m'amuse à imaginer ma situation si les choses avaient été contraires, c'est-à-dire enfant naturel de mon père, élevé par mon géniteur. Croyez-moi, ça n'aurait pas été du tout la même danse", s'était-il confié avec un peu d'ironie. Se rêvant "musicien", comme l'interprète du Jardin d'Hiver guyanais, il sait bien, et l'écrit sans problème : "Connaissant bien le modèle, je peux vous assurer que jamais il ne m'aurait fait passer avant lui." Un triste constat...