Le 15 mars prochain, Ardavan Amir-Aslani sera en première ligne devant les caméras à l'issue de l'audience au TGI de Nanterre suite à la plainte formulée par Laura Smet et son demi-frère David Hallyday, afin de pouvoir avoir accès au dernier disque enregistré par leur père Johnny Hallyday et finalisé par Maxim Nucci, Bertrand Lamblot et Laeticia Hallyday. Il est aussi chargé par la veuve du chanteur de défendre ses intérêts puisque les aînés du Taulier ont contesté son testament qui fait d'elle l'unique bénéficiaire. Qui est-il ?
La France lui a donné sa chance
Âgé de 52 ans, il est franco-iranien et possède un bureau dans le très chic quartier de l'avenue Montaigne à Paris, rapporte L'Express, qui dresse son portrait. On apprend qu'il est marié et père de deux filles, qu'il a fui l'Iran à 14 ans "avec sa mère et son frère au lendemain de la révolution islamique" alors que son père n'avait pas pu les rejoindre et qu'il ne le reverra que dix ans après. Il est colonel de la réserve citoyenne de gendarmerie depuis dix ans et se dit fier que "la France lui a donné sa chance". D'ailleurs, via son cabinet, dix bourses par an sont offertes à des jeunes de Seine-Saint-Denis. Une manière d'aider à son tour ceux qui en ont besoin. On découvre aussi qu'il est l'auteur de La guerre des Dieux (Nouveau Monde éditions) ou De la Perse à l'Iran, 2500 ans d'histoire (éditions de l'Archipel).
Nous avons presque tout régularisé
Quant à son lien avec le clan Hallyday, il s'est fait il y a dix ans environ, à l'époque de "l'affaire Delajoux", du nom du médecin ayant opéré le chanteur. Après ce procès intenté par les assureurs de l'artiste contre le décrié médecin, Johnny change d'avocats, lesquels "lui avaient conseillé des montages scabreux, planqués dans des paradis fiscaux". Pointé du doigt pour ne pas toujours avoir payé ses impôts en France, le chanteur laisse derrière lui une situation pas encore très claire. "Nous avons presque tout régularisé", a affirmé un collaborateur du cabinet Cohen-Amir-Aslani. Mais, comme le souligne L'Express, "les sociétés Navajo, Mamour, Artistes et Promotion et Pimiento, anciennement localisées au Liberia, au Luxembourg ou en Suisse, et qui font encore l'objet de rectification de la part du fisc, n'ont pas été fermées".
Il savait forcer Johnny
Pendant une décennie, Ardavan Amir-Aslan a donc fait de son mieux pour gérer les affaires du regretté artiste, même si ce n'était pas toujours une partie de plaisir. "Il savait forcer Johnny, qui était un homme plein de bon sens mais pas passionné par les questions d'argent, à s'intéresser à la gestion de ses affaires", rapporte un proche. Amir-Aslani aurait confié, concernant le testament de Johnny établi en 2014 en sa présence, que le Taulier voulait "que les choses soient comme ça, de manière incontestable" et que lui-même n'avait pas de poids pour convaincre son client de faire telle ou telle chose différemment. "Personne n'avait d'ascendant sur Johnny. Ni sa femme, ni moi." D'ailleurs, il recevait des SMS salés quand il n'allait pas dans le sens du rockeur...
Il s'occupe donc désormais de la femme du chanteur. Il est habitué des dossiers médiatiques et techniques, il est spécialiste du droit international – une aubaine puisque le testament de Johnny a été rédigé en Californie où il vivait une grande partie de l'année et c'est un point qui va sans doute être étudié de très près – et a conseillé des "grands groupes (Vinci, Bolloré...) ou des Etats (il est l'avocat de l'Irak, du Pakistan, de l'Indonésie...)".
L'Express rapporte que parmi ses faits d'armes qu'il a "obtenu la saisine du yacht de Saddam Hussein en 2008, a sorti la famille royale de Barhein, engluée dans l'affaire Alba, d'un contentieux à 1,8 milliard de dollars en 2015 ou a récemment obtenu la relaxe de l'ex-conseiller de François Hollande, Faouzi Lamdaoui". De quoi rassurer Laeticia Hallyday quant à la possibilité qu'elle puisse obtenir gain de cause devant les tribunaux ?
Thomas Montet