Il était attendu comme le loup blanc sur sa relation avec Julie Gayet. Mais François Hollande a esquivé en deux mots un sujet qui a occupé les médias depuis sa parution dans le magazine Closer, le vendredi 10 janvier.
"Les affaires privées se traitent en privé"
Ce mardi 14 janvier, François Hollande avait donc rendez-vous avec les journalistes dans le cadre de ses voeux à la presse. Après un discours d'une vingtaine de minutes où il a présenté les grands projets économiques et sociaux de l'année à venir, le président a ouvert la voie aux questions.
Et c'est Alain Barluet, président de l'Association de la presse présidentielle et journaliste au Figaro, qui a posé la question tant attendue, à savoir si Valérie Trierweiler était toujours la première dame de France. "Je comprends votre question, et vous comprendrez ma réponse", a répondu le chef de l'État avant d'expliquer que "chacun dans sa vie personnelle peut traverser des épreuves".
"J'ai un principe, les affaires privées se traitent en privé, dans une intimité respectueuse de chacun. Ce n'est ni le lieu ni le moment de le faire", a conclu François Hollande sur le sujet, précisant cependant : "Mais si je ne répondrai à aucune question sur ce sujet aujourd'hui, je le ferai avant le rendez-vous que vous avez fixé [avec Barack Obama le 11 février prochain, NDLR]."
On ne saura donc rien sur la situation personnelle du président François Hollande, qui laisse en suspens de nombreuses questions. Pour le moment, Valérie Trierweiler reste hospitalisée, elle qui avait été admise vendredi après une chute de tension (version "officielle") liée aux révélations du magazine Closer. Dans son édition du 10 janvier dernier, l'hebdomadaire avait ainsi publié des photos de François Hollande rejoignant Julie Gayet dans un appartement haussmannien, ne laissant aucun doute sur la nature de la relation entre la comédienne et le président. Le tout alors que deux jours plus tôt, Valérie Trierweiler et François Hollande découpaient ensemble et avec le sourire la galette républicaine dans les jardins de l'Élysée. Le président poursuivra-t-il le magazine en justice ?
Des poursuites contre Closer ?
Alors que l'on pensait le sujet Julie Gayet clos pour ce soir, François Hollande a dû répondre à une question d'un journaliste sur les poursuites éventuelles qu'il pourrait engager à l'encontre de la publication et sur la législation protégeant la vie privée des individus.
"Je ne réclame aucune modification de législation, je suis contre les lois de circonstances, répond le président. Il y a des tribunaux qui peuvent sanctionner des abus. Mais je suis président, et donc protégé par une immunité. On ne peut pas m'attaquer. Puis-je attaquer les autres ? C'est une question de principe, mais comme tout citoyen, cela doit me conduire à poursuivre cette publication. Mais si je me retiens, c'est pour qu'il n'y ait pas deux poids, deux mesures. Mon indignation est totale. C'est une violation qui touche une liberté fondamentale, et qui peut tous vous concerner. Nous sommes un pays d'une grande liberté, mais nous devons avoir ce principe de respect, que nous avons tous, de la vie privée et de la dignité des personnes."
Première dame et sécurité
Entre deux questions sur les projets du gouvernement pour 2014, François Hollande a continué à faire face aux questions sur sa relation avec Julie Gayet, et notamment sur ce qu'il allait advenir du statut de première dame : "Il n'y a pas de statut de la première dame, il n'y en a jamais eu. Il y a une pratique qui a varié dans le temps, et c'est un usage. Ce qui est essentiel pour moi, c'est la transparence : que les moyens qui sont consacrés au conjoint soient connus, publiés et les moins élevés possible."
Et alors que le photographe auteur des clichés remettait en cause hier soir sur RTL la sécurité du président, François Hollande s'est montré très clair, envoyant au passage une petite pique à ses adversaires politiques : "Partout, ma sécurité est assurée, et à tout moment, lorsque je me déplace officiellement, en France, à Paris, dans le monde, avec un service extrêmement efficace, ou lorsque je me déplace à titre privé, forcément avec une protection qui est moins étoffée. Que personne ne s'inquiète là-dessus, et je remercierai le chef de l'opposition pour les sages précautions qu'il m'indique..."
En fin de la conférence, interrogé sur l'état de santé de sa compagne, hospitalisée depuis vendredi, c'est un laconique "elle se repose, je n'ai pas d'autre commentaire à faire" auquel les journalistes ont eu droit.