Après avoir passé 48 heures en garde à vue dans un commissariat du 16e arrondissement de Paris, Igor et Grichka Bogdanov ont été présentés à un juge, lequel a décidé de les mettre en examen et les placer sous contrôle judiciaire. Les deux frères de 68 ans donnent désormais leur version des faits.
Soupçonnés d'escroquerie - conjointement avec un troisième individu non identifié - sur un certain Cyrille P., âgé de 49 ans et producteur de cinéma, Igor et Grichka Bogdanov affirment que tout est un énorme malentendu et qu'ils n'ont jamais touché un euro de la part de ce dernier, qu'ils décrivent comme leur ami. Le journal Le Parisien avait révélé que l'escroquerie supposée se situe entre 800 000 et 1 million d'euros. Interrogé par le quotidien, Grichka s'explique en leur nom. "Nous n'en avons pas touché un seul. Nous sommes victimes d'une réalité parallèle. Nous avons rencontré Cyrille P. dans le cadre d'un projet de film, à l'automne 2017, auquel nous collaborions aux côtés de Robert Hossein, et dont Cyrille était le producteur", a-t-il dit au Parisien.
Si la justice s'est intéressée à eux, c'est parce qu'un signalement de Tracfin (Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins) "a mis en lumière des transferts financiers suspects", écrit le journal. Sur ce point précis, Grichka donne des détails. Il raconte qu'ils avaient le projet de relancer leur émission culte Temps X sur YouTube avec l'aide de Cyrille P. "Nous avons cédé 50 % de la marque à Cyrille. Soit deux chèques de 125 000 € qui, ajoutés à la vente de la moitié de la maison d'Igor, ont entraîné le signalement Tracfin", clame-t-il. Et, alors que le producteur est soupçonné d'être dans le viseur d'une mise sous tutelle en raison de sa supposée mauvaise gestion de son argent - ce qui expliquerait le motif "d'escroquerie sur personne vulnérable" - là encore, le scientifique apporte un autre éclairage. "Il est en conflit avec son ex-épouse, laquelle a initié cette procédure", assure-t-il.
Igor et Grichka Bogdanov semblent ne pas en vouloir à Cyrille P. et espèrent que leur nom sera lavé, se disant surpris par "l'incohérence et le caractère grotesque de cette procédure".
Ils restent présumés innocents des faits qui leur sont reprochés jusqu'à la clôture définitive de cette affaire.
Thomas Montet