Depuis quelques heures, c'est le silence intersidéral, le calme avant la prochaine tempête cosmique. Mercredi 15 septembre, Indochine a joué la dernière salve de météores, illuminant les ténèbres crépusculaires de Bercy. Plus qu'une tournée événement, entamée le 26 juin 2009 à l'Olympia, c'est une tournée événements qui a pris fin : de l'aura artistique de l'exercice à son passage ovationné et émouvant par le Stade de France en juin 2010 (une première pour un groupe français), sans oublier quelques moments spéciaux comme un retour toujours volontaire en terre alsacienne pour le Festival de Colmar ou encore l'inauguration, début septembre, de la nouvelle salle de concert flambant neuve - l'Arena - à Montpellier, le Météor Tour aura été une réussite totale. Partout, on parle de communion entre le groupe et son public - un public transgénérationnel.
Quelques heures avant Bercy, Nicola Sirkis et Indochine faisaient d'ultimes escales dans le nord, au Luxembourg et à Lille, les 11 et 12 septembre. Ce qui inspira à Patrice Demailly, journaliste pour Nord-Eclair, quelques lignes enflammées :
"Bouc émissaire facile des élites et des blasés, Indochine est un incroyable groupe de scène. Doit-on encore le répéter ? Un mariage redoutable du cerveau et du corps. Qui aurait pu conduire au désamour sans l'insubmersible Nicola Sirkis. Celui-ci continue de marcher debout et droit dans ses bottes. Il fait du Zénith son terrain de jeu avec cet engagement total qui le caractérise et cette générosité qui n'en finit pas de l'honorer. Surexcité, il multiplie les borborygmes incisifs pour attaquer les phrases et aura au final probablement couru l'équivalent d'un semi-marathon.
Indochine plonge dans l'océan des possibles. Orchestrations emphatiques. Rythmiques implacables. Refrains mémorables. Chaque titre signifie que la formation part en guerre et que les guitares au garde-à-vous sont ses soldats.
(...)
Indochine mérite donc bien l'amour fou, ou du moins un total respect." (intégralité de l'article en cliquant ici).
Les quelque 17 000 spectateurs d'un Bercy à guichets fermés seront sans doute du même avis, après avoir vécu un concert intense, toujours animé par une imagerie guerrière lourde de sens, de près de 3 heures (avec l'hypnotique Melissa auf der Maur pour invitée), où les morceaux inspirés de La République des Météors ont côtoyé avec bonheur les indispensables L'aventurier, Canary bay, Miss Paramount, J'ai demandé à la lune, Tes yeux noirs, 3 nuits par semaine version longue...