La NFL, c'était pas mieux avant. Si les athlètes de la prestigieuse ligue de football américain en activité sont des champions des frasques, certains de leurs prédécesseurs ont également tendance à déraper, après avoir raccroché. Cette semaine, tandis que l'ancien running back vedette des Buccaneers Warren Sapp plaidait coupable d'avoir violenté sa compagne, s'évitant ainsi une peine de prison, Irving Fryar écopait de son côté de cinq années de réclusion pour une affaire de fraude...
Premier choix de la draft 1984 et receveur star de la NFL, cumulant les records et les sélections au Pro Bowl (qui réunit les meilleurs joueurs) successivement sous les couleurs des New England Patriots (1984–1992), des Miami Dolphins (1993–1995) et des Philadelphia Eagles (1996–1998) avant de finir sa carrière chez les Washington Redskins en 2000, Irving Fryar, aujourd'hui âgé de 53 ans, a été reconnu coupable le 7 août dernier, ainsi que sa mère Allene McGhee, d'avoir conspiré pour escroquer six banques et un organisme de crédit. Devant un tribunal du New Jersey, l'accusation avait établi que mère et fils, de mèche avec un courtier en immobilier nommé William Barksdale, avaient monté une combine pour obtenir illégalement fin 2009 six seconds prêts immobiliers pour près de 850 000 dollars et un autre prêt immobilier de 414 000 dollars (soit près d'1,3 million de dollars au total), tous adossés à la propriété d'Allene McGhee. L'homme aux 84 touchdowns et sa mère affirmaient pour leur défense avoir été les victimes de Barksdale, qui purge une peine de 20 mois de prison prononcée dans cette même affaire.
Des faits d'autant plus répréhensibles
Vendredi 2 octobre 2015, Irving Fryar a pris connaissance de sa sentence, rendue publique par le procureur général du New Jersey : cinq ans de prison. Sa mère, âgée de 74 ans, s'en tire bien, avec une condamnation à trois ans de mise à l'épreuve. "Ce n'était pas un simple cas de dol où Fryar et sa mère auraient simplement déformé la vérité pour contracter un prêt : ils ont pris part à un complot élaboré et sournois pour escroquer sept banques à hauteur de plus d'un million de dollars. C'était un cas de vol aggravé, ce qui a dûment conduit Fryar dans une prison d'Etat", a fait valoir Elie Honig, directeur de la Division de la justice criminelle, pour justifier la gravité de la sanction. "Le fait que Fryar ait eu les moyens de réussir et de faire de bonnes choses, et qu'il ait malgré cela choisi la voie criminelle rend ses actes d'autant plus répréhensibles", a renchéri le procureur général.
Une nouvelle audience doit se tenir le 9 novembre prochain pour déterminer les conditions du remboursement des sommes obtenues illégalement.
Les temps sont décidément durs pour Irving Fryar, qui avait fondé en 2003 sa propre église (New Jerusalem House of God) dans sa ville de Holly (New Jersey) et officiait depuis comme pasteur (et docteur, depuis 2012 et un diplôme décroché en Caroline du Nord) : en 2014, il divorçait de celle qui était son épouse depuis 29 ans et la mère de leurs quatre enfants.