Le magazine Psychologies du mois de novembre 2014© DR
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Sa pièce de théâtre, Kinship, est repoussée au mois de novembre, suite à l'arrivée de l'actrice italienne Vittoria Scognamiglio et au changement de mise en scène, assurée par Dominique Borg, une fidèle d'Antoine Vitez. Isabelle Adjani se fait attendre pour son grand retour sur les planches, on a pourtant hâte ! C'est Olivier Schulteis qui signe la musique de la pièce. La Reine Adjani se livre en interview pour le magazine Psychologies, après un portrait intense que lui consacre le Nouvel Observateur, tentant de décrypter la femme derrière l'icône.
Mystérieuse, charismatique, fragile et secrète, Isabelle Adjani a toutefois accepté de se confier au magazine qui explore les psychologies des autres, et notamment des artistes. On l'imagine star, elle en est bien une, en raison d'un statut pareil à personne d'autre. Une carrière qui débute il y a plus de quarante ans, à l'âge de 14 ans, qui se poursuit à la Comédie-Française jusqu'à ce que l'appel du cinéma soit trop fort. Cinq César, des performances mythiques, mais aussi des rôles qu'elle a refusé : elle aurait pu jouer dans La Leçon de piano, Liaison fatale ou même Cléopâtre dans Astérix. Tant pis, elle n'a pas voulu planifier sa carrière, faisant ses choix en suivant son coeur.
Une mère très protectrice
Dans Psychologies Magazine, Isabelle Adjani raconte les épreuves de la vie : "J'ai longtemps avancé sans armure, le full time job de cette vie a pu me déborder. Les enfants ont été depuis toujours une priorité absolue, mais ça ne fait pas de moi pour autant la meilleure mère, la meilleure tante, la meilleure marraine..." Elle avoue être une mère très protectrice : "car trop consciente de ce qui m'a manqué et ce qui lui faut". Entre l'éducation de son fils aîné, Barnabé (34 ans), - qui est chargé du dispositif scénique de la pièce Kinship - qu'elle a eu avec le réalisateur et directeur de la photographie Bruno Nuytten, et celle de son second fils, Gabriel-Kane (19 ans), né de sa relation avec Daniel Day-Lewis, il y a des différences : "Dans cette société de consommation qui transforme les enfants en valeur marchande et en objets de désir, ils ont encore plus besoin de protection parentale. Sauf que les réseaux sociaux et Internet en général font de nous, les parents, des ennemis de la liberté de nos enfants."
Au Parisien, elle avait déjà dévoilé un peu de sa relation avec ses fils : "Je suis une mère inquiète, hyper protectrice. Parfois, cela peut les insupporter ! Mes garçons, ce sont mes hommes pour toujours. Eux au moins, ils ne quittent pas la première femme de leur vie." Elle s'offusquera ensuite des femmes qui ont des enfants alors "qu'elles n'ont pas la patience de les aimer", et qu'elle voit leur hurler dessus, prête à intervenir même si elle n'est pas vraiment bien reçu.
Isabelle Adjani, fille d'une mère allemande et d'un père algérien, garagiste en banlieue, a cumulé les moments difficiles dit-elle : "Il y a eu si peu de période sans épreuve." Pour se sentir mieux, elle a abandonné le souhait d'avoir l'illusion d'être comprise : "Longtemps, j'ai eu besoin de me savoir comprise pour me sentir aimée. C'est typique des enfants mal aimés." Elle ne cherche plus à résoudre les problèmes des personnes nuisibles, ni à "absoudre les pervers". Une chose est sûre, elle n'a pas besoin de pardonner à son père avec qui la relation était si complexe : "Je n'en ai jamais voulu à mon père, parce que je l'ai toujours aimé, et pour moi, tant qu'il y a de l'amour, il y a de la compassion."
S'accrocher à la vie
Sans détour, Isabelle Adjani rebondira sur le dossier du mois du magazine Psychologies sur la communication dans le couple : "Ce n'est pas que je ne veuille plus vivre avec quelqu'un - il faudrait une rencontre absolue après ces histoires d'amour qui finissent toujours mal -, mais disons que je ne cours pas après. (...) Le seul véritable couple qui m'a manqué est celui dont j'aurais eu besoin pour éduquer les enfants. Ne pas avoir l'autre à ses côtés, face à un enfant, c'est extrêmement difficile."
Complexe, Isabelle Adjani a mis de côté les choses qui l'empêche de vivre pleinement, comme la peur du temps qui passe : "Ce qui l'est, ce sont tous les autres qui me font chier avec ! (...) J'ai 30 ans dans ma tête, et si on me dit le contraire, je dis merde !" Pour l'aider dans son épanouissement personnel, une thérapie de déprogrammation cellulaire, dont le processus prendra fin à l'automne prochain : "Je suis impatiente de faire la connaissance d'un moi-même enfin débarrassé de tout ce poids du transgénérationnel, de toutes ces mémoires qui ne sont pas les miennes." Elle se veut plutôt optimiste avec elle même : "J'ai vécu avec un frère [Eric, décédé dans la nuit du 25 au 26 décembre 2010 d'un arrêt cardiaque] qui ne s'est pas remis de ce qui lui a manqué. Il n'est plus de ce monde, mais moi si, et, depuis l'adolescence, j'ai trouvé tant bien que mal comment m'accrocher à la vie."
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Psychologies du mois de novembre 2014
Mystérieuse, charismatique, fragile et secrète, Isabelle Adjani a toutefois accepté de se confier au magazine qui explore les psychologies des autres, et notamment des artistes. On l'imagine star, elle en est bien une, en raison d'un statut pareil à personne d'autre. Une carrière qui débute il y a plus de quarante ans, à l'âge de 14 ans, qui se poursuit à la Comédie-Française jusqu'à ce que l'appel du cinéma soit trop fort. Cinq César, des performances mythiques, mais aussi des rôles qu'elle a refusé : elle aurait pu jouer dans La Leçon de piano, Liaison fatale ou même Cléopâtre dans Astérix. Tant pis, elle n'a pas voulu planifier sa carrière, faisant ses choix en suivant son coeur.
Une mère très protectrice
Dans Psychologies Magazine, Isabelle Adjani raconte les épreuves de la vie : "J'ai longtemps avancé sans armure, le full time job de cette vie a pu me déborder. Les enfants ont été depuis toujours une priorité absolue, mais ça ne fait pas de moi pour autant la meilleure mère, la meilleure tante, la meilleure marraine..." Elle avoue être une mère très protectrice : "car trop consciente de ce qui m'a manqué et ce qui lui faut". Entre l'éducation de son fils aîné, Barnabé (34 ans), - qui est chargé du dispositif scénique de la pièce Kinship - qu'elle a eu avec le réalisateur et directeur de la photographie Bruno Nuytten, et celle de son second fils, Gabriel-Kane (19 ans), né de sa relation avec Daniel Day-Lewis, il y a des différences : "Dans cette société de consommation qui transforme les enfants en valeur marchande et en objets de désir, ils ont encore plus besoin de protection parentale. Sauf que les réseaux sociaux et Internet en général font de nous, les parents, des ennemis de la liberté de nos enfants."
Au Parisien, elle avait déjà dévoilé un peu de sa relation avec ses fils : "Je suis une mère inquiète, hyper protectrice. Parfois, cela peut les insupporter ! Mes garçons, ce sont mes hommes pour toujours. Eux au moins, ils ne quittent pas la première femme de leur vie." Elle s'offusquera ensuite des femmes qui ont des enfants alors "qu'elles n'ont pas la patience de les aimer", et qu'elle voit leur hurler dessus, prête à intervenir même si elle n'est pas vraiment bien reçu.
Isabelle Adjani, fille d'une mère allemande et d'un père algérien, garagiste en banlieue, a cumulé les moments difficiles dit-elle : "Il y a eu si peu de période sans épreuve." Pour se sentir mieux, elle a abandonné le souhait d'avoir l'illusion d'être comprise : "Longtemps, j'ai eu besoin de me savoir comprise pour me sentir aimée. C'est typique des enfants mal aimés." Elle ne cherche plus à résoudre les problèmes des personnes nuisibles, ni à "absoudre les pervers". Une chose est sûre, elle n'a pas besoin de pardonner à son père avec qui la relation était si complexe : "Je n'en ai jamais voulu à mon père, parce que je l'ai toujours aimé, et pour moi, tant qu'il y a de l'amour, il y a de la compassion."
S'accrocher à la vie
Sans détour, Isabelle Adjani rebondira sur le dossier du mois du magazine Psychologies sur la communication dans le couple : "Ce n'est pas que je ne veuille plus vivre avec quelqu'un - il faudrait une rencontre absolue après ces histoires d'amour qui finissent toujours mal -, mais disons que je ne cours pas après. (...) Le seul véritable couple qui m'a manqué est celui dont j'aurais eu besoin pour éduquer les enfants. Ne pas avoir l'autre à ses côtés, face à un enfant, c'est extrêmement difficile."
Complexe, Isabelle Adjani a mis de côté les choses qui l'empêche de vivre pleinement, comme la peur du temps qui passe : "Ce qui l'est, ce sont tous les autres qui me font chier avec ! (...) J'ai 30 ans dans ma tête, et si on me dit le contraire, je dis merde !" Pour l'aider dans son épanouissement personnel, une thérapie de déprogrammation cellulaire, dont le processus prendra fin à l'automne prochain : "Je suis impatiente de faire la connaissance d'un moi-même enfin débarrassé de tout ce poids du transgénérationnel, de toutes ces mémoires qui ne sont pas les miennes." Elle se veut plutôt optimiste avec elle même : "J'ai vécu avec un frère [Eric, décédé dans la nuit du 25 au 26 décembre 2010 d'un arrêt cardiaque] qui ne s'est pas remis de ce qui lui a manqué. Il n'est plus de ce monde, mais moi si, et, depuis l'adolescence, j'ai trouvé tant bien que mal comment m'accrocher à la vie."
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Psychologies du mois de novembre 2014