A l'affiche de Mascarade avec Pierre Niney, sous la direction de Nicolas Bedos, Isabelle Adjani sera ensuite sur le petit écran dans Diane de Poitiers, réalisation épique de Josée Dayan. L'infatigable actrice aux 5 César est par ailleurs tout juste rentrée de Corse où elle vient de tourner le prochain film de Mélanie Laurent, et prépare la sortie d'un album solo produit et réalisé par Pascal Obispo. Une actualité chargée pour la star de 67 ans qui multiplie les interviews, cassant l'image d'une icône distante. En effet, dans chacun de ses entretiens, elle se livre un peu plus, sur son célibat qui lui va bien ou bien, comme dans le magazine Gala, sur ses relations avec sa nièce Zoé, qui a pris le chemin du métier de comédienne.
Isabelle Adjani a fait éclater tout son talent aux yeux du grand public en 1974 avec La Gifle de Claude Pinoteau, face au monstre sacré qu'est Lino Ventura. Désormais sexagénaire, elle bénéficie d'une expérience qu'elle a envie de transmettre à sa propre nièce, Zoé Adjani, qu'on a pu voir l'an dernier dans Cigare au miel et dont les traits - la bouche notamment - rappelle tant ceux de son illustre tante. Elle souhaite la protéger des aspects nuisibles dont elle a fait les frais dans sa jeunesse : "Moi je suis arrivée sans codes, ni clés. J'ai tout appris parfois à mon corps défendant et aussi à mon détriment. C'est, par exemple, quelque chose que j'essaie d'éviter à ma nièce Zoé Adjani, en lui donnant des astuces pour se protéger de tout ce qui pourrait la blesser, la ralentir. Pour transformer les obstacles en opportunités, ce qu'elle capte très bien."
Il faut rester dans l'humain et dans l'amour de l'autre
L'immense Reine Margot veut protéger la fille de son frère, brutalement décédé en 2010 et qu'elle décrivait comme un ange abîmé, tout en lui conseillant de ne pas s'oublier et de conserver toute l'humanité qu'elle a en elle : "Je lui conseille de ne pas oublier le masque des autres et de pratiquer l'art de la guerre, c'est-à-dire de savoir se servir des armes de ceux ou celles qui ne vous veulent pas du bien. Ce qui compte aussi c'est de ne pas laisser dénaturer sa bonté naturelle. Parce que le choix du mal est toujours plus facile que celui du bien. Il faut rester et dans l'humain, et dans l'amour de l'autre, qui doit également passer par l'amour de soi. Et ça, on est seul à savoir se l'apporter."
Zoé Adjani a dû grandir avec un père absent. Dans Paris Match, la jeune femme avait abordé ce douloureux sujet : "Je tiens l'essentiel de mon caractère de mon cher papa qui était très en rébellion, très en colère, une colère qui a fini par le dévorer. Il n'a pas trouvé le moyen de l'extérioriser et elle s'est retournée contre lui. Avec ma tante Isabelle, nous parlons de lui, parfois, quand on y parvient, elle comme moi. Ce n'est pas simple. Beaucoup d'histoires bouleversées... j'ai perdu mon père, elle a perdu son petit frère."
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Gala du 3 novembre 2022