C'est un témoignage rare et qui montre bien que l'adolescence peut parfois être un moment très délicat à vivre. Quand on la voit aujourd'hui, à 52 ans et avec une très belle filmographie où se mélange des rôles aux côtés de Bernard Campan, Patrick Bruel et Benoît Poelvoorde, on se dit qu'Isabelle Carré a eu une vie heureuse pour en arriver là, mais ce n'est pas vraiment le cas.
L'actrice, mariée à Bruno Pesery, le père de ses trois enfants, a accepté d'évoquer cette jeunesse pas toujours simple et où tout aurait pu s'arrêter. "J'ai grandi dans une famille aimante où il y avait de l'amour, mais pas de règles", explique-t-elle en préambule, dans une interview accordée à Marie Claire, dans son dernier numéro. Malgré cet amour parental, un élément va tout bouleverser et Isabelle Carré va se retrouver en pleine détresse psychologique. "J'ai décompensé parce que j'étais en échec par rapport à une passion, celle de la danse. Je me voyais danser sur scène, mais j'ai commencé trop tard", révèle-t-elle, avant d'en dire plus sur la situation familiale qui se jouait chez elle au même moment : "Abandonner ma vocation a été un chagrin d'amour pour un garçon, au moment où mes parents se séparaient."
Une période plus que délicate pour Isabelle Carré, qui a déjà parlé de l'homosexualité de son père et qui a failli commettre l'irréparable en faisant une tentative de suicide. Un geste désespéré de la part de l'artiste, qui va intégrer le service psychiatrique de l'hôpital Necker à seulement 14 ans. Si les choses vont mal, c'est à ce moment-là qu'elle va se découvrir une passion pour le cinéma. "J'avais une camarade qui avait une toute petite télé. On a regardé un film avec Romy Schneider. Quand j'ai vu son émotion, j'ai su que même sans être danseuse, il y aurait une place pour mon émotion sur scène. Être comédienne m'a sauvé la vie", déclare-t-elle à Marie Claire.
Les choses se sont heureusement arrangées et Isabelle Carré a réalisé son rêve en devenant une actrice confirmée et très demandée.