Si certains humoristes se contentent de faire rire, ce n'est certainement pas le cas de Jamel Debbouze. Non. Jamel Debbouze sait faire pleurer de rire des salles entières mais n'en oublie pas pour autant de rester un artiste engagé. Après sept ans d'absence, Jamel était de retour au Casino de Paris puis au Palais des sports, avec son dernier spectacle Tout sur Jamel, où il a fait salle comble à chaque fois, comme en tournée. Demain, mercredi 16 novembre, il sortira le DVD de ce spectacle exceptionnel et sera à l'Apple Store puis au Comedy Club pour parler de son absence mais aussi son spectacle.
A cette occasion, notre Jamel national a décidé d'être à nouveau là où on ne l'attend pas. Et cette fois-ci, c'est en couverture de Tétu - disponible en kiosques demain mercredi 16 novembre - que l'on retrouve l'humoriste de 36 ans. Il se livre sans langue de bois.
Papa d'une petite Lila, depuis le 28 septembre, et de Léon, 3 ans - tous deux nés de son amour avec son épouse Melissa Theuriau -, Jamel vit à 200 à l'heure. En couverture de Tétu, Jamel est fier et ne se cache pas : "Je suis fier, très fier." Lorsque le journaliste lui demande s'il a tenu au courant son épouse ainsi que ses parents, ce dernier ne peut s'empêcher de plaisanter : "Eh, doucement : j'ai pas encore fait mon coming out !"
Mais ce "coming out", il l'a vécu en quelque sorte lorsqu'il a dû annoncer à son père qu'il voulait faire du théâtre. Il raconte : "Au moment où j'ai dit à mon père 'Je veux être comédien', c'était comme si je lui avais balancé 'papa, je suis homosexuel'. Il m'a jeté !"
Aujourd'hui, Jamel est un humoriste accompli mais aussi un producteur et un chasseur de talents exceptionnel. Celui qui a ouvert le Comedy Club s'apprête même à produire un jeune humoriste homo. Il explique : "Pour le moment, il écrit. Ce mec a une histoire bouleversante. Il est gay, maghrébin, habite dans une cité à Marseille. Il a souffert le martyre, son père a essayé de l'écraser avec une voiture ! Et c'est l'un des mecs les plus drôles que j'ai rencontrés dans ma vie. Il dédramatise tellement. C'est la force des grands comiques. Comme Charlie Chaplin, qui a fait rire la terre entière avec un clochard."
Conscient que dans la culture maghrébine, l'homosexualité est loin d'être encore acceptée, il confie : "Il est maghrébin, et chez nous, la sexualité c'est plus que tabou, c'est 'ta-bouche' ! Ferme ta bouche ! On ne parle pas de sexe à la maison." Il ajoute à ce sujet : "J'ai grandi avec des copains qui n'ont jamais pu révéler leur homosexualité parce qu'ils vivaient dans les 'quartiers'... Je vais te dire, quand j'étais jeune j'avais parfois l'impression d'être moi-même un homosexuel. J'étais exclu. Je devais justifier ma présence tout le temps. On me faisait sentir ma différence."
Partisan du mariage homosexuel, Jamel Debbouze n'hésite pas à plaisanter : "Attends, vous avez votre fête ! On n'a pas tous notre pride. Le jour où il y aura une Arabe Pride, je serais content. Tu me verras sur un char !"
Il revient sur le Maroc cher à son coeur qui, pour lui, "part de très loin" au sujet de la question de l'homosexualité, qui est encore passible de trois ans de prison. "On appelle le Maroc la 'petite Thaïlande. Certains garçons marocains sont dans une telle misère qu'ils sont obligés d'offrir leur cul. Ce qu'il faut combattre c'est la pédophilie, pas l'homosexualité", confie-t-il.
Et notre séduisant Jamel a-t-il déjà été dragué par un homme ? Il répond : "Un milliard de fois !"
Vous retrouverez Jamel Debbouze à l'affiche d'Hollywoo avec Florence Foresti le 7 décembre mais aussi dans Sur la piste du Marsupilami le 4 avril. Enfin, l'humoriste jouera le rôle de juré dans Top Chef.
Retrouvez l'intégralité de l'interview de Jamel Debbouze dans Tétu, en kiosques demain, mercredi 16 novembre - nouvelle édition.
Chloé Breen