C'est un mini-séisme qui a agité la planète rugby. Début août, Keegan Hirst, joueur de Batley, a fait son coming-out, devenant le premier rugbyman pro à passer le pas. Quelques jours après, James Haskell, rugbyman de l'équipe d'Angleterre, revient ainsi sur cette belle avancée dans le Gay Times magazine et condamne au passage l'homophobie régnant dans le monde du sport.
"Si on me dit "je suis gay", je dirais "et alors ?""
Ancien Dieu de Stade, depuis un passage au Stade Français entre 2009 et 2011, James Haskell est visiblement toujours aussi à l'aise devant l'objectif. Mais s'il affiche, torse nu, ses gros muscles en couverture du magazine, ses propos sont tout aussi intéressants - et un peu plus fins - dans les pages intérieures. "Je n'ai jamais perçu quelqu'un en tant que gay ou hétéro ou quelque chose du genre. Si quelqu'un vient me voir et me dit "je suis gay", ou quoi, je dirais, "et alors ?". Tant qu'il joue bien, je m'en fiche !", dit ainsi le chéri de la sexy animatrice et mannequin Chloe Madeley, qui jouera la Coupe du monde le mois prochain.
Le message est donc clair : James Haskell (30 ans) encourage publiquement d'autres rugbyman homosexuels à faire un coming-out. "Le plus important c'est que les gens dialoguent ensemble. Si je venais travailler et que je ne pouvais pas être moi-même, être à l'aise, ce serait horrible, tu sais ?", ajoute celui qui pose avec les couleurs de l'arc-en-ciel peintes sur le corps en couverture du magazine. Populaire au sein de la communauté homosexuelle, le joueur des London Wasps avait déjà posé pour Attitude magazine.
Pillier de Batley, Keegan Hirst (27 ans) est récemment devenu le premier rugbyman à faire son coming-out. Divorcé et père de deux enfants, il a expliqué l'avoir révélé à sa femme quelques semaines plus tôt. "Elle se reprochait notre séparation mais je savais qu'elle n'avait rien fait de mal. Je ne pouvais pas supporter cela plus longtemps, la culpabilité dans son ensemble, qu'elle ne sache pas pourquoi j'étais parti. Cela me rongeait", avait-il confié, assurant être "désormais libre".