Entre la curiosité insatiable de Catherine Ceylac et l'énergie débordante du volubile Jean Imbert, le numéro de Thé ou Café du samedi 2 décembre 2017 promettait d'être savoureux. Il l'a été et, parmi les nombreuses confidences du chef qui refuse qu'on l'appelle chef deux moments particuliers ont tranché comme une ganache ratée : l'évocation de son amitié avec Johnny et Laeticia Hallyday d'une part, et de la place de l'amour dans sa vie d'autre part.
Face au cuisinier jusqu'au-boutiste de 36 ans, Catherine Ceylac a d'emblée mis les pieds dans le plat : "Qu'est-ce qu'il y a d'intéressant dans la cuisine ?, a-t-elle demandé cranement. Parce que moi je ne m'y intéresse pas." "A la fin de l'émission, vous allez vous y intéresser", a promis Jean Imbert en guise de réponse. Et de commencer à exposer cette passion qui l'anime et qui "régit toute sa vie" depuis ses 10 ans, âge où il commença à cuisiner pour ses parents. "J'avais créé un petit restaurant dans la maison, mon frère était réquisitionné pour le service", se remémore-t-il avec gourmandise. "Moi j'ai assimilé très tôt qu'on est ce qu'on mange. J'ai compris ça donc j'ai voulu connaître d'où venaient les produits, comment, pourquoi, les agriculteurs, tout ça...", tente-t-il également d'expliquer pour montrer ce qui est le moteur de sa passion dévorante.
Lorsqu'à 22 ans, il ouvre, au culot, son restaurant dans le 16e arrondissement de Paris, ce sont cette fois ses parents qui aident. De cette époque, il se souvient avec émotion de la manière dont ils ont amélioré l'établissement au fur et à mesure, et aussi de la publicité que lui avait faite Jean-Luc Petitrenaud, dont Jean loue le talent unique pour mettre en valeur "les travailleurs de l'ombre". Depuis, L'Acajou a gagné une notoriété phénoménale et servi les clients les plus renommés : présidents, stars du cinéma ou du showbiz comme Robert de Niro, Jay-Z, ou encore Justin Timberlake et Pharrell Williams dernièrement.
Je les aime beaucoup
A ce chapitre, Catherine Ceylac, après avoir évoqué Marion Cotillard et Robert de Niro, prolonge en parlant de sa visite récente chez Johnny et Laeticia Hallyday, à Marnes-la-Coquette, pour leur apporter un dessert, un Paris-Brest. La physionomie de Jean Imbert change alors du tout au tout, un trouble le gagne immédiatement. De toute évidence, c'est un sujet sensible et son affection pour les Hallyday, bien que notoire, est une affaire privée, encore plus en ces temps où la santé du rockeur inquiète le public. "Je ne veux rien commenter par rapport à eux. Juste... Plus grand soutien. Moi, tout ce que je peux faire pour leur faire plaisir... Oui, j'ai fait pas mal de repas ces derniers temps, des pot-au-feu, des blanquettes. C'est des gens qui m'ont fait confiance et que j'aime beaucoup. Voilà, je n'ai rien d'autre à dire. Je les aime beaucoup", répond-il, nerveux, avec beaucoup d'émotion et une pointe d'agacement.
Un peu plus tard dans la conversation, un second thème le verra se mettre sur la défensive : sa vie amoureuse. Il y a à ce titre un témoignage précieux, celui de son ami et partenaire en affaires Eric Kayser, que les équipes de Thé ou Café ont sollicité : "Ce qui lui manque, à Jean aujourd'hui, c'est vraiment de découvrir ou de redécouvrir le grand amour. Je crois que c'est la chose essentielle et il sera un homme comblé", dit avec tendresse le grand boulanger en conclusion du portrait qu'il brosse. "Pas de réponse là-dessus", élude alors Jean Imbert qui admettra tout de même par ailleurs que les "deux choses les plus sensibles et sensuelles dans la vie" sont pour lui "la cuisine et l'amour" et assurera que "par amour il est capable de tout", y compris d'arrêter son métier. Mais pas un mot sur son histoire passée avec la Miss Alexandra Rosenfeld, et guère plus sur Roxanne, celle qui l'a inscrit à Top Chef à son insu et à qui il avait ensuite payé un beau voyage avec une partie de ses gains.
Au cours de cet entretien qui s'est par ailleurs déroulé dans une ambiance des plus sympathiques, on peut également en apprendre plus sur le caractère de Jean, son côté revanchard et sur la manière dont la haine lui donne de la force, écouter ses commentaires affirmés sur le bio et le gaspillage alimentaire, découvrir ses projets actuels (décrocher une étoile n'en fait pas partie) ou l'entendre regretter qu'on ne l'invite pas plus souvent à dîner. A ne pas manquer aussi : une visite particulièrement touchante chez sa grand-mère de 92 ans, qui assure qu'il n'a "pas du tout la grosse tête". D'ailleurs, quand on lui fait remarquer qu'il cuisine quand même pour Robert de Niro et Marion Cotillard, elle complète : "Et sa grand-mère."
A voir ou à revoir en replay sur le site de France 2.