La position de Marc-Olivier Fogiel et du reste de la direction du groupe BFMTV et RMC semblait clair : "Il n'y a rien qui empêche Jean-Jacques Bourdin de faire son travail. Une simple plainte ne justifie pas le fait de disqualifier quelqu'un". Ainsi, le journaliste de 72 ans pouvait continuer à assurer son interview politique quotidienne à l'antenne en dépit des accusations pour tentatives d'agressions sexuelles déposées contre lui au mois de janvier. Il avait même pu lancer quelques jours plus tard sa nouvelle émission La France dans les yeux, avec pour première invitée Valérie Pécresse.
Mais voilà, après l'ouverture d'une enquête interne, la direction a rétropédalé et a décidé d'écarter son animateur. "Jean-Jacques Bourdin, à la demande de la direction, se retire temporairement des antennes de BFMTV et de RMC. Cette décision a été prise pour ne pas porter préjudice au fonctionnement quotidien de BFMTV et de RMC", annonçait un communiqué.
Mais qu'en est-il désormais ? Car le 8 avril dernier, l'affaire a été classée sans suite par le parquet de Paris, les faits étant désormais prescrits. Au cours du week-end, Jean-Jacques Bourdin a en tout cas laissé entendre à travers un Tweet qu'il était prêt à récupérer sa place. "'On vous revoit quand ?' On me pose cette question très souvent dans la rue... ce matin encore en allant voter. Je réponds invariablement 'bientôt'", a-t-il écrit.
Une publication à laquelle sa femme Anne Nivat, qui n'a cessé de le défendre durant ce tourbillon médiatique, a réagit sur la même plateforme sociale. La reporter de guerre actuellement en déplacement en Ukraine a justement réitéré son soutien en dénonçant de manière virulente son évincement injustifié selon elle. "Ceux qui t'ont salement écarté de ta #passion, de ce que tu fais depuis tant d'années avec professionnalisme sont incapables de saisir le lien qui t'unit à ton #public. Ce qui compte c'est pourtant cela: l'amour de son métier et le respect du public".
Pour rappel, c'est Fanny Agostini qui est à l'origine des plaintes visant Jean-Jacques Bourdin. L'ancienne présentatrice météo du même groupe et ex-animatrice de Thalassa avait raconté à Médiapart que les faits s'étaient déroulés en 2013, lorsqu'elle avait 24 ans. La revue d'investigation avait également recueilli les témoignages d'autres femmes, dont celui de Sidonie Bonnec. Puis, une femme de 61 ans révélait au Parisien avoir déposé plainte au commissariat du XVIe arrondissement de Paris contre Jean-Jacques Bourdin. Elle l'a accusé d'"agression sexuelle", de "harcèlement" et d'"exhibition sexuelle". Des agissements également prescrits car datant de 1988.