Parmi les stars françaises de la chanson, deux poids lourds se disputent le titre du plus mystérieux : Mylène Farmer et Jean-Jacques Goldman. Tandis que la première continue de sortir des disques - après Avant que l'ombre en 2005, le prochain est annoncé d'ici à la fin de l'année - Goldman s'est fait très discret depuis Chansons pour les pieds en 2001. Reste sa participation aux Enfoirés qu'il chapeaute chaque hiver .
Bernard Violet a tenté de percer le mystère Goldman. Lui a qui a déjà signé des biographies d'Alain Delon, de l'Abbé Pierre et - tiens donc ! - de Mylène Farmer, sort le 27 octobre Un homme bien comme il faut, aux éditions Flammarion. Il en publie quelques passages jeudi dans VSD et raconte la difficulté de sa tâche.
Comment Jean-Jacques Goldman a-t-il réagi à ses sollicitations ? "Il m'a répondu par mail qu'il jugeait ridicule de perdre son temps à écrire sur un chanteur. De la part d'un auteur, qui clame sa liberté d'expression, c'est gonflé", remarque Bernard Violet. "Sans son feu vert, ses proches et ses collaborateurs gardent le silence (...) Je n'ai pas rencontré beaucoup d'esprits libres parmi son entourage. Goldman ne supporte-t-il pas le droit au commentaire, à l'analyse, à la critique ? Reste qu'il a appris à tout contrôler. Les révélations concernant le business l'énerveront."
Car il s'agit bien de business. Très tôt dans sa carrière, Goldman confie la gestion des chiffres à son frère cadet Robert. Ensemble, ils montent plusieurs sociétés qui gèrent le marchandising, l'édition, la gestion des droits d'auteurs. Exemple pour l'année 2002 : "La quarantaine de chanteurs qui ont bénéficié de l'estampille Goldman totalisent 38 284 passages sur les radios françaises. La Sacem lui verse des droits désormais supérieurs à ceux des ayants droit de Ravel dont le Boléro est l'une des oeuvres les plus diffusées au monde : plus de 2 millions d'euros annuels" souligne l'auteur. Auxquels s'ajoutent les 3,5 millions de recettes de la tournée Chansons pour les pieds.
Goldman possède une autre société, immobilière cette fois-ci, car c'est dans la pierre que le musicien investit. La société Camina (contractions des prénoms de ses trois aînés : Caroline, Michael et Nina) assure la gestion d'appartements acquis dans les XIe et XVIIIe arrondissements. Il fait aussi l'achat d'un immeuble cossu du XVIe à Paris dont "il revendra la plupart des lots, en 2007, à l'animateur Benjamin Castaldi pour 2,5 millions d'euros", ajoute Bernard Violet.
Le plus suprenant reste à venir, car même si Goldman est propriétaire d'un superbe hôtel particulier du VIe arrondissement de Paris - achetée en 1999, 60 millions de francs... comptant !!! - le musicien vit chichement. C'est le moins qu'on puisse dire.
Avec Nathalie Lagier, épousée en 2002, Jean-Jacques Goldman s'était installé dans un trois-pièces du VIIIe arrondissement de Marseille. Aujourd'hui, ils ont trois enfants - Maya, Kim et Rose, âgées de 6, 4 et 3 ans - et ont déménagé. On espère qu'ils ont pris plus grand. Côté monture, point de berlines allemandes mais une simple Clio que Goldman possède depuis quinze ans et visiblement une Scénic, à en croire la photo publiée dans VSD.
Pas de folies au programme donc avec l'argent que Jean-Jacques Goldman engrangera en 2011 grâce notamment à son duo avec Grégoire - La promesse, le 15 novembre -, ses droits d'auteurs sur le dernier Patrick Fiori ou encore la bande originale du film Titeuf.
Un homme bien comme il faut, aux éditions Flammarion, 400 p., 21 €