La voix de Jean-Jacques Goldman et la force des textes d'Envole-moi comme porte-drapeau. On pourrait aisément résumer le film Papa Was Not a Rolling Stone, portrait tendre d'une jeune adolescente de cités face à ses rêves d'ailleurs, à ce détail.
Dans les années 80, Stéphanie (Doria Achour) grandit à La Courneuve auprès d'une mère absente (Aure Atika) et d'un beau-père brutal (Marc Lavoine). Très vite, elle décide de se sortir de son quotidien morose. Grâce à l'amour de sa grand-mère, à ses lectures, sa passion pour la danse et pour Jean-Jacques Goldman, elle se débat dans cette cité colorée où l'amitié est primordiale. Un jour, elle le sait, Stéphanie quittera la cité pour mener la vie dont elle a toujours rêvé. Le film raconte l'histoire de cet envol. Purepeople.com a rencontré l'équipe de ce long métrage.
Un film directement inspiré du livre autobiographique de la réalisatrice Sylvie Ohayon, coscénarisé avec Sylvie Verheyde (Stella, Confessions d'un enfant du siècle), et que la cinéaste et écrivaine définit si bien : "Je n'ai pas écrit un livre, j'ai crié un livre." Sa propre histoire, transposée à l'écran sur une année-clé, celle du bac, avec une volonté de naturel. "Je savais que je n'étais pas le meilleur metteur en scène, parce que je n'avais rien fait, nous dit-elle avec humilité. Alors je me suis dit que j'allais le faire avec la plus grande intégrité [...] C'est peut-être naïf, mais j'y suis allé avec mes sentiments."
Muse discrète du film, l'ombre de Jean-Jacques Goldman plane sur des cadres, des mots, avant d'exploser au coin d'une reprise d'Envole-moi spécialement faite pour le film. "Je lui avais écrit un rôle dans le film, précise Sylvie Ohayon, mais ça ne s'est pas fait. On s'est rencontrés, et je lui ai de suite dit que je n'étais pas une fan, que je n'avais jamais été à un de ses concerts, mais que ses chansons m'avaient transportées." Pas fan certes, et pourtant Goldman reste à ses yeux un parolier de génie qu'elle défend encore : "Il y a souvent eu des choses puissantes dans ses textes qui ont été particulièrement défoncés par la critique", croit savoir l'intéressée.
À l'écran, Sylvie Ohayon appelle en premier Aure Atika pour jouer sa propre mère, puis Marc Lavoine pour lui confier un rôle aussi particulier que violent. Côté jeunes, Ohayon va chercher dans les cités et caste ses comédiens pour ce qu'ils sont, au naturel. Au côté de Doria Achour, pétillante parisienne qui se retrouve à incarner une adolescente prête à passer à l'âge adulte à l'heure des premiers amours et des ambitions professionnelles, Soumaye Bocoum, étonnante de naturelle. "C'est un peu une caricature de moi-même", nous avoue la jeune fille. Les étoiles dans les yeux, elle nous a raconté ses impressions à chaud sur le tournage, tout comme sa rencontre avec les deux acteurs confirmés. "Ils ont été rassurants sur le tournage", précise-t-elle, appuyée par sa complice.
Pour Doria Achour, l'aspect universel des thématiques abordées, quand bien même l'histoire se déroule dans les années 1980, "parlera à tous les jeunes, ainsi qu'à tous les vieux qui ont été jeunes un jour". Reste plus qu'à le constater dans votre salle la plus proche...
Papa was not a Rolling Stone, en salles depuis le 8 octobre