Il est l'une des figures emblématiques du paysage audiovisuel français. Jean-Luc Reichmann sera prochainement la star d'un documentaire. En effet, pour célébrer les douze ans de son jeu culte Les 12 Coups de midi, TF1 dressera le portrait de l'animateur de 61 ans en juillet. Des proches prendront ainsi la parole, à l'instar de sa soeur Marie-Laure, de neuf ans sa cadette et malentendante. C'est la première fois qu'elle prend la parole devant une caméra, une belle victoire pour le duo. Auprès de nos confrères du magazine Gala, en kiosques ce jeudi 30 juin 2022, frère et soeur se livrent.
Tout d'abord, Marie-Laure a refusé de témoigner. Peur de ne pas être suffisamment audible pour les téléspectateurs, de ne pas trouver les bons mots, "une honte, même". Finalement Jean-Luc Reichmann a réussi à la convaincre. "Je lui ai dit que son témoignage pouvait servir à faire du bien autour d'elle, qu'il était bon de montrer le chemin parcouru. Le travail acharné pour atteindre nos rêves, la détermination qui nous a toujours servi de guide", lance-t-il. Et de présenter alors sa petite soeur, "avec toute sa fragilité et sa sincérité".
Jean-Luc Reichmann mène le combat à ses côtés depuis toujours. Déjà lorsqu'ils étaient enfants, c'est lui qui a compris le premier qu'elle n'entendait pas. Le diagnostic tombe alors : surdité à 97% pour Marie-Laure. Son frère la prend sous son aile et l'emmène partout avec lui, "pour qu'elle soit insérée dans notre société" malgré son handicap. Cette relation fusionnelle apporte à la jeune femme mais aussi à l'animateur. "J'ai compris à onze ans que ce j'ai moi, avec ma différence, une tache sur le nez, ce n'est strictement rien à côté du handicap de ma soeur. Ça m'a forgé le caractère", confie ce père de famille.
Plus tard, alors qu'il commence à apparaître à la télévision, il imagine la fierté de Marie-Laure. Mais il n'en sera rien... "Lorsque je suis rentré à Toulouse, j'ai compris que ma soeur ne comprenait rien à ce que je disais à la télé", se souvient-il. Un nouveau combat s'impose : celui de rendre ses programmes sous-titrés et accessibles aux sourds et malentendants. Victoire en 1997, lorsque la clause est ajoutée à son contrat. "Et puis, c'est devenu une règle pour tout le monde à la télé. Je suis très fier de ce combat. Ça donne un sens à ma vie", conclut-il.