

A la rentrée, Jean-Michel Aphatie ne figurera pas sur le conducteur du Grand Journal nouvelle version, piloté par la talentueuse Maïtena Biraben. A quinze jours du retour à l'antenne du talk-show d'access de Canal+, et après un été meurtrier du côté de la chaîne cryptée marqué par des départs, des licenciements en masse et une grille des programmes changée de fond en comble, le journaliste se veut plutôt sévère avec Le Grand Journal.
Dans un long entretien accordé à TéléObs, il fustige l'émission, qu'il juge comme "l'expression de la bien-pensance, de l'esprit bobo et d'un certain gauchisme" mais aussi passée de mode. "L'âge d'or de l'émission, c'est la saison 2006/2007. A cette époque, l'émission est le reflet de l'élégance individualiste. Elle résonne avec l'époque car la société française est sur ces rails-là", analyse-t-il.
La chaîne, nostalgique de cet âge d'or, aurait-elle du mal à tourner la page et à regarder vers l'avenir en renonçant à la marque LGJ ? Et si le regard des téléspectateurs avait changé depuis le crise de 2008 ? C'est en tout cas ce qu'affirme Jean-Michel Aphatie : "La France se replie. 'Mon véritable ennemi, c'est la finance', dit Hollande. Mais la finance, c'est l'étranger ! Ce type de discours, ça veut aussi dire que 'Le Grand Journal' est passé de mode..."
L'un des responsables est, selon lui, l'écrivain, polémiste et éditorialiste de RTL Eric Zemmour, très controversé. "C'est désormais Eric Zemmour qui est à la mode. C'est l'antithèse de l'émission. Ce que représente l'émission - cette élégance individualiste, la tolérance... - a été rejeté au profit des peurs qui montent", déplore Jean-Michel Aphatie qui, après 12 ans sur RTL fera sa rentrée de septembre sur Europe 1.
Le Grand Journal refait à neuf
Si l'empire LGJ était en péril, Canal+ a finalement décidé de le maintenir, jugeant qu'il s'agissait d'une marque forte, à la notoriété puissante auprès de son public. Dès le 7 septembre, Le Grand Journal prendra ses quartiers dès 18h50, et démarrera avec le JT de Victor Robert. Antoine de Caunes cédera sa place à la talentueuse Maïtena Biraben, qui laisse son magazine dominical Le Supplément à Ali Baddou pour pouvoir se consacrer pleinement à cette case que la nouvelle direction tenait à lui confier. Dans sa nouvelle version, Le Grand Journal durera 1h20 environ (publicité incluse).
On nous annonce une équipe resserrée avec l'arrivée d'un nouveau programme court, imaginé par Kyan Khojandi (Bref.) : Bloqués - c'est son titre - sera diffusé à raison de trois épisodes par semaine. Puis, dès 20h10, place au Petit Journal de Yann Barthès.
Joachim Ohnona