Un peu plus de trois ans après qu'on lui a diagnostiqué la maladie de Charcot, Jérôme Golmard s'est éteint la nuit du 31 juillet au 1er août. Il avait 43 ans et souffrait depuis janvier 2014 de cette maladie dégénérative qui lui avait notamment et rapidement fait perdre l'usage de ses jambes. Désireux de se servir de sa notoriété publique – il a été professionnel de 1993 à 2006, atteignant la 22e place mondiale en 1999 et restant N°1 français pendant 14 semaines –, l'ancien tennisman avait fondé une association destinée à soutenir les autres malades qui, comme lui, ne pouvaient pas accéder à des soins dignes de ce nom.
"C'est une maladie que l'on soigne mal. En France, il n'y a pas de traitement", avait-il expliqué en 2014 à Patrick Simonin dans l'émission L'Invité. Conséquence : l'ex-champion avait été contraint d'aller se faire opérer en Allemagne et de suivre également un traitement en Californie, tout cela n'étant bien évidemment pas remboursé en France. "Une injustice oui, parce que je n'ai rien fait dans ma vie pour en arriver là, dont on se demande pourquoi ça nous tombe dessus, on remet toute notre vie en question", s'était-il confié sur sa maladie. "Quand le diagnostic a été annoncé le 14 janvier [2013, NDLR], j'ai passé trois semaines vraiment difficiles, en faisant des cauchemars de mort, etc. À partir de quelques semaines, j'ai remonté la tête hors de l'eau et j'ai dit 'je vais me battre, je vais remuer ciel et terre pour trouver une solution'", raconte-t-il.
Il y a des miracles dans la vie et j'ai envie d'en faire partie
Golmard a révélé avoir "commencé à ressentir les premiers symptômes de mal-être en juillet" 2013, puis à se sentir fatigué et à voir qu'il "marchait un peu comme sur des oeufs". "Puis ça s'est accentué jusqu'en octobre où j'ai commencé à boiter fortement. J'ai vu une atrophie de ma jambe gauche, de mon quadriceps", se souvient-il.
Lors du Roland-Garros 2014, le monde du tennis a rendu hommage à son combat, à l'image de Rafael Nadal venu l'embrasser sur le court Philippe-Chatrier. Très présent dans les médias à l'époque, Jérôme s'était également livré au micro de Thomas Sotto sur Europe 1. "Il y a des miracles dans la vie et j'ai envie d'en faire partie", avait-il déclaré, montrant un courage sans faille. "La suite du diagnostic, c'est la mort. Et moi je refuse cela", avait-il clamé. Un souhait qui ne sera pas exaucé, bien qu'il se soit battu alors qu'on ne lui donnait pas plus de trois ans à vivre.