Nouvelle péripétie judiciaire dans l'affaire qui oppose Jérôme Kerviel à la Société Générale.
Comme le rapporte l'AFP, l'ancien trader a été condamné vendredi 23 septembre par la justice à verser 1 million d'euros de dommages et intérêts à son ancien employeur. Une somme très éloignée des 4,9 milliards d'euros initialement réclamés par la banque française.
L'Agence France-Presse ajoute que la cour d'appel de Versailles a déclaré l'homme de 39 ans "partiellement responsable du préjudice" subi par la banque en 2008. Contacté par nos confrères, le principal intéressé a livré son ressenti. "La justice avance. Cette décision me donne l'énergie pour continuer ce combat car j'estime encore ne rien devoir à la Société Générale", a-t-il déclaré. De son côté, son représentant, David Koubbi, a assuré qu'il s'opposerait "à toute tentative de recouvrement", tandis que l'avocat de la banque, Jean Veil, s'est félicité d'une décision "tout à fait satisfaisante et exécutable". Pour rappel, Jérôme Kerviel avait obtenu une première victoire au civil en juin dernier et le conseil des prud'hommes avait condamné la Société générale à lui verser plus de 450 000 euros pour licenciement abusif ainsi qu'un bonus de 300 000 euros pour l'année 2007, époque durant laquelle la justice a estimé que "la banque était parfaitement au courant de ses opérations fictives".
Jérôme Kerviel a déjà été définitivement condamné au pénal à cinq ans de prison, dont deux avec sursis, pour des manoeuvres boursières frauduleuses. La Cour de cassation a confirmé en 2014 cette condamnation pour abus de confiance, faux et fraude. Il avait toutefois pu porter un bracelet électronique pour les huit derniers mois de sa peine, en 2014, bracelet qu'on lui a retiré en juin 2015.
Toujours selon l'AFP, la cour d'appel a par ailleurs rejeté vendredi la demande d'expertise financière réclamée par la défense. Elle précise dans un communiqué avoir "estimé que les carences dans l'organisation et les dispositifs de contrôle et de sécurité de la banque, relevées notamment par le rapport Green et la Commission bancaire, et d'ailleurs sanctionnées par cette dernière, avaient un caractère fautif au plan civil". Ces "carences" ont, pour elle, "concouru à la production du dommage, limitant le droit à indemnisation de la Société générale".