Depuis son éviction de la maison Dior en 2011, John Galliano se fait discret. Voire, invisible. Mais le créateur autrefois tourmenté – condamné à 6000 euros d'amende pour ls propos racistes qu'il a tenus à la terrasse d'un café parisien, puis licencié de la maison de haute couture avant de connaître une longue traversée du désert – revient se confier ouvertement pour la première fois. Et c'est la magazine Vanity Fair qui dresse le portrait d'un nouveau Galliano, apaisé et "sobre depuis deux ans".
Le styliste anglais revient évidemment sur la pression qui l'a poussé à user et abuser d'alcool et de médicaments et fait une nouvelle fois son mea culpa. "C'est la chose la plus horrible que j'ai pu dire de toute ma vie, mais je ne le pensais pas. J'étais plein de colère et tellement malheureux que j'ai juste dit les choses les plus horribles que je pouvais. (...) Mon assistant m'a prévenu pour la vidéo, quand je l'ai vue, j'ai vomi. J'avais le sentiment que je venais de me faire percuter par un bus, j'étais paralysé par la peur."
Désormais lucide sur son état, John Galliano confie : "J'allais soit finir à l'asile, soit six pieds sous terre." Un état qui inquiétait ses proches et ses patrons, lesquels lui auraient conseillé au cours de différentes entrevues de prendre soin de lui, de se faire soigner, tant qu'il en était encore temps.
Galliano raconte sa descente aux enfers : "Au début, l'alcool était une béquille qui me servait en dehors de Dior. Puis je l'ai utilisée après les collections pour me vider. Je m'en remettais en quelques jours, comme tout le monde. Mais avec davantage de collections, cette béquille m'aidait de plus en plus souvent et puis, je suis devenu son esclave. Ensuite, les médicaments sont intervenus car je ne pouvais pas dormir. Puis j'en ai pris d'autres car je tremblais tout le temps. J'avais aussi ces énormes bouteilles de Vodka que les gens allaient m'acheter. J'entendais des voix dans ma tête, je ne pouvais rien contrôler."
Aujourd'hui apaisé, John Galliano assure qu'il va mieux, qu'il s'est servi de son histoire pour en tirer les bonnes leçons. "J'ai de nouveau découvert le petit garçon qui avait soif de création, ce que, j'avais totalement perdu. Je suis de nouveau en vie."