Devant son immeuble new-yorkais près de Central Park, John Lennon est assassiné de cinq coups de feu par Mark David Chapman. Quelques heures plus tôt, ce 8 décembre 1980, il lui signait un autographe. Le fan déséquilibré plaide coupable à l'audience et est condamné à une peine de 20 ans de réclusion minimum à la perpétuité. Depuis décembre 2000, il demande en vain sa remise en liberté. Sa huitième demande a été refusée le 20 août dernier. Durant l'audience, il avait pourtant, et pour la première fois, présenté ses excuses.
Une retranscription partielle de l'audience en question vient d'être publiée par The Independant. Mark Chapman a été interrogé par vidéo-conférence depuis sa cellule de la prison d'Alden, dans l'Etat de New York. Devant les trois personnes chargées de décider ou non de sa libération sur parole, Chapman, désormais âgé de 49 ans, s'est excusé pour son crime : "Je suis désolé d'avoir causé cette peine. Je suis désolé d'être un idiot et d'avoir choisi le mauvais chemin pour devenir célèbre. Beaucoup de gens l'aimaient. C'était un homme extraordinaire et de grand talent. Ses fans souffrent encore. Je reçois des lettres, je sais que ce n'est pas un crime comme les autres."
Malgré l'expression de son remords, Mark Chapman s'est vu refuser, à nouveau, sa demande de remise en liberté. "La demande est rejetée. Après examen (...) le panel a déterminé que si vous êtes libéré maintenant, il y a une probabilité que vous ne viviez pas en liberté sans à nouveau violer la loi, et votre libération serait incompatible avec le bien-être de la société", a notamment conclu la commission de révision des peines. Cette décision ne peut que soulager Yoko Ono, qui refuse catégoriquement l'idée d'un Chapman en liberté. Elle craint pour sa sécurité, celle de son fils Sean Lennon (38 ans) et de Julian (51 ans), l'aîné de John, dont la mère est Cynthia Powell. Paul McCartney non plus ne souhaite pas oublier. Il tenait des propos très durs à l'égard de Chapman dans le magazine Rolling Stone, en octobre 2013 : "C'était le geste d'un connard fini. (...) Ce qu'il a fait est impardonnable. (...) C'est quelqu'un qui a commis un acte de folie, un acte irréversible. Pourquoi devrais-je lui accorder mon pardon ?"
Mark Chapman demeure inquiétant : lors d'une précédente audience, en 2010, il avait expliqué à la commission qu'il avait longtemps hésité à assassiner la star de la télévision Johnny Carson et Elizabeth Taylor avant de se rabattre sur Lennon, qu'il estimait plus facile d'accès. Chapman devra attendre août 2016 pour qu'une nouvelle demande de remise en liberté soit étudiée.
Paul McCartney comme Yoko Ono veillent à l'héritage artistique et spirituel de John Lennon. Trente-quatre ans après sa mort, il demeure aimé, salué, adulé, collectionné. En juin était organisée à New York une vente aux enchères de manuscrits et de dessins signés de sa main. Les 89 lots avaient été estimés entre 850 000 et 1,2 million de dollars. La vente a rapporté près de 3 millions de dollars.