Ruiné. Jonah Lomu ne possédait rien lorsqu'il est mort en novembre dernier, à l'âge de 40 ans. Une situation qui a poussé anciens joueurs et businessmen locaux à créer un fonds pour aider les enfants de la star.
Légende mondiale du rugby, figure emblématique de l'ovalie, le Néo-Zélandais avait à lui seul contribué à changer l'image de son sport. Mais le All Black n'en a jamais tiré les bénéfices. Si bien qu'à sa mort, le 18 novembre dernier, il n'a rien laissé à sa famille. "L'inventaire de son patrimoine n'est pas terminé, mais nous en savons suffisamment pour voir que sa famille ne pourra compter sur cet héritage", a confié ce mardi Rob Nichol, dirigeant de l'Association des joueurs de rugby néo-zélandais, à la radio Newstalk ZB.
Des engagements au détriment de sa propre famille
"Le patrimoine de Lomu n'avait rien à voir avec ce que l'on pouvait imaginer pour un joueur de ce niveau. Il avait ce sens de l'honneur qui faisait qu'il voulait donner l'impression de pouvoir aider tout le monde, sa famille, ses voisins, tous ceux qui venaient frapper à sa porte. Il s'est du coup imposé des engagements, notamment financiers, pour aider les autres qui sont clairement au détriment de sa famille", a-t-il poursuivi. Si les stars d'aujourd'hui gagnent de belles sommes, encore très éloignées toutefois de celles du football, Jonah Lomu n'a pas connu cet âge d'or qui aurait sans doute fait de lui l'un des joueurs les mieux payés au monde - contrats de sponsoring inclus.
"Les gens voient ce que touchent Richie McCaw et Dan Carter en jouant pour les All Blacks et pensent que Jonah a gagné la même chose, mais ce n'est pas vrai", a pour sa part expliqué Josh Kronfeld, ancien All Black, au New Zealand Herald. Rob Nichol a également expliqué que les traitements médicaux de Jonah Lomu lui avaient coûté une partie de ses gains. D'ailleurs, la majeure partie de son temps était pris par les dialyses.
À sa mort, Jonah Lomu ne possédait que quelques appartements à Wellington pour une valeur de 740 000 dollars néo-zélandais (450 000 euros environ). La maison qu'il occupait avec son épouse Nadene et leurs enfants Dhyreille et Brayley, 6 et 5 ans, était une location. C'est pourquoi l'Association des joueurs néo-zélandais et quelques hommes d'affaires locaux ont créé le Jonah Lomu Legacy Trust. Une sorte de fondation qui vise à lever des fonds pour aider les deux enfants - et leurs futurs enfants - de celui dont toute la Nouvelle-Zélande a pleuré la mort. Le fonds exclut son épouse Nadene.
Celle-ci pourra utiliser l'argent pour l'éducation de ses enfants, assurer leur bien-être, mais ne pourra en être bénéficiaire. De plus, ni la famille de Jonah Lomu ni sa veuve n'auront leur mot à dire concernant la gestion du trust ou les actions menées via celui-ci.
"Nous voulons proposer et fournir à ceux qu'il a touchés une opportunité d'aider ses enfants. Regardez ce qu'a fait Jonah pour tant de monde - beaucoup d'entre nous en ont bénéficié", a conclu Rob Nichol.