Le dramatique feuilleton qui s'est joué en Espagne autour du sort du petit Julen Rosello, tombé le dimanche 13 janvier 2019 dans un puits abandonné dans les montagnes près de Malaga, a connu deux semaines plus tard son cruel épilogue : retrouvé mort après 13 jours de recherches acharnées, le petit garçon de 2 ans a été inhumé dimanche 27 janvier dans un cimetière de la cité andalouse, en présence de centaines de personnes bouleversées.
Déjà accablés de douleur en 2017 suite à la mort de leur autre fils, Oliver, emporté à l'âge de 3 ans par une crise cardiaque, les parents de Julen, Jose rosello et Vicky Garcia, sont entrés dans le cimetière San Juan de Malaga sous les applaudissements de la foule massée à l'entrée, selon des images diffusées par les télévisions, dans une émotion totale. L'enfant y repose désormais auprès de son grand frère...
Tout le pays a anxieusement retenu son souffle pendant les longues et complexes opérations de sauvetage qui ont mobilisé, hélas en vain, des moyens considérables : jusqu'à 300 personnes, des artificiers et une unité de mineurs d'élite venue des Asturies se sont employés, déplaçant au total 85 000 tonnes de terre, à atteindre l'enfant, qui avait chuté par accident dans le puits de 25 centimètres de diamètre et plus de 100 mètres de profondeur situé sur un terrain appartenant à sa famille. Selon les premiers éléments de l'enquête cités samedi par le préfet d'Andalousie, Julen a fait une "chute libre de 71 mètres" avant de s'arrêter sur un amas de terre. L'hypothèse la "plus probable" est qu'il ait entraîné de la terre et du sable dans sa chute, créant un autre amas de débris au-dessus de lui qui a empêché la descente d'une caméra pour le localiser. Alors que personne ne voulait abandonner l'espoir de le retrouver vivant, l'autopsie réalisée samedi a conclu qu'il était décédé dès le jour de sa chute, ayant subi un traumatisme crânien.
L'émotion suscitée par l'accident et la course contre le temps haletante engagée pour tenter de lui porter secours avait saisi tout le pays, jusqu'au couple royal, qui fut parmi les premiers à témoigner son affliction : "Notre douleur la plus profonde et nos plus sincères condoléances à toute la famille de Julen. Et notre reconnaissance à toutes les personnes qui, sans relâche, ont fait montre d'une solidarité sans limites", disait le communiqué émis par le palais au nom du roi Felipe VI et de la reine Letizia d'Espagne.
Nombre de personnalités publiques ont également manifesté leur soutien à la famille. "Consterné par ce triste dénouement, repose en paix petit Julen", a tweeté l'acteur Antonio Banderas. "A jamais dans notre coeur, Julen, tu ne sais pas combien ta lumière a éclairé l'âme de tous, une étreinte affectueuse à la famille et aux équipes de secours, merci de n'avoir jamais renoncé", a pour sa part déclaré le chanteur Alejandro Sanz. "Je n'arrive pas à y croire... Je prie beaucoup pour ta famille", a réagi l'Italienne Laura Pausini, très populaire en Espagne. "Quelle horreur", s'est ému Miguel Angel Munoz, ajoutant un émoticône coeur brisé. "Toute l'Espagne s'unit à la tristesse infinie de la famille de Julen. Nous avons suivi de près chaque étape pour arriver jusqu'à lui. Nous remercierons pour toujours l'effort infatigable de ceux qui l'ont cherché durant tous ces jours", a réagi le chef du gouvernement Pedro Sanchez.
Et tandis que les parents de Julen entament ce qui ressemble à un impossible deuil, la justice va devoir s'atteler à déterminer les "possibles responsabilités de la mort de Julen".