Véritable bombe de groove discoïde, l'album Stitch me up de Julian Perretta s'est permis un emprunt à ajouter à son stock de tubes dansants et mélodiquement imparables annoncé par le très accrocheur Wonder Why. Et c'est Phoenix, le plus américain des groupes français, qui lui a livré l'objet de ses fantasmes artistiques : If I ever feel better.
Onze ans après être apparu sur l'album-détonateur United, ce petit bijou est croqué à la sauce Perretta : l'épure laisse place à un son costaud et un rentre-dedans plutôt bien amené, la voix tout en mystère et fantasmatique de Thomas Mars laisse celle de Julian Perretta s'imposer cranement, la ligne de basse ultra-joueuse des Frenchies cède face à la montée du beat et de l'électro-pop... Un changement de registre qui se retrouve dans le clip proposé pour accompagner cette relecture très libre et qui remplit son rôle : séquences de lonesome dragueur hantées par de jolies créatures qui composent un backing band sexy, prédominance des néons et de l'ambiance clubbing...
C'est raccord, mais on regrette forcément l'imaginaire bluffant dont avait fait preuve Phoenix en 2000 en développant une rave souterraine et un road-movie de motards assez mystique pour sa vidéo du titre. Autres temps, autres moeurs et autre finalité : ce If I Ever Feel Better là est taillé pour l'ivresse nocturne.