C'est incontestablement le morceau de bravoure de Stitch me up, son premier album énergisant pétri de groove : après le hit de la révélation, le très radiophonique Wonder why et son agilité mélodique, puis l'aguicheur Stitch me up, plus urbain et nocturne, on attendait impatiemment que Julian Perretta, 22 ans, nous prenne d'assaut avec sa relecture de If I ever feel better, ce monument des temps modernes qui starisa Phoenix, ce groupe que les Américains nous enviaient tant... qu'ils nous l'ont un peu volé.
Le mouvement s'inverse, puisque Julian Perretta, l'Anglais épaulé par Mark Ronson et passé par Los Angeles ainsi qu'en avant-scène des concerts de Beyoncé, offre une nouvelle carrière à ce tube extrait de l'album-détonateur United (2000), qui servit de générique à la série à succès "so american way of life" Entourage. Sa version à lui répond à l'hégémonie courante du retour de la synthpop et des arrangements sculptés pour les clubs : le beat est épais, le refrain prend des allures de transe avec une réverb' marquée, l'instrumentation et les harmonies vocales sont touffus. Percutant, démentiellement groovy et relativement respectueux : une réussite.
Après le clip scénarisé de Wonder Why par David Yarvoroski, et celui, groupiesque, de Stitch Me Up par Jean-Claude Tibaut, le clip qui accompagne If I ever feel better, lui, ne fait pas de fioritures et se targue de nous entraîner au plus près de la tige ondulante d'1m95, pour partager son esprit funky, le mouvement de ses rotules sur ressorts, son énergie explosive, la fièvre de ses lives.
A retrouver en chair, en os et en groove dès samedi 23 sur la scène du Crazy Week festival de Nice.