Avec Wonder Why, premier extrait de son premier album Stitch me up, Julian Perretta révélait un sens mélodique et des arrangements aussi précieux qu'imparables, un groove et une explosivité élégamment retenus (ils le sont moins sur d'autres titres), et, bien sûr, une voix diablement catchy. Autant d'attributs remarquables qui l'ont logiquement propulsé au sommet de l'airplay, et auxquels il faut ajouter un magnétisme inné, à l'écran (revoir le clip ci-dessus), sur scène (dernièrement, à L'Alhambra), ou, plus simplement, dès que l'Anglais se met à chanter.
Le géant (comptez un bon mètre 95, avec les cheveux) britannique de 21 ans, qui a fait ses gammes avec le producteur phare Mark Ronson avant de bénéficier d'un bon coup de projecteur lorsque Beyoncé le convia à se produire sur son I am Sasha Fierce Tour, revient en clip avec celui de son single titre : Stitch me up - littéralement "tu m'as piégé", et pour cause : certaines chansons de l'album dealent avec une histoire personnelle... D'ailleurs, après l'ambiance showcase du précédent clip, Julian Perretta se laisse mettre en scène, ici (voir ci-dessus), dans une relation sentimentale pleine de ténèbres...
Après le gimmick irrésistible de Wonder Why, que tous ceux qui l'ont entendu un jour se surprennent à fredonner inconsciemment, ce second extrait issu de l'album (déjà disponible) met l'accent sur une autre facette majeure de l'album, avec une coloration électro-rock griffée, bien servie par un piano très présent, et bien tenue, qui n'empiète jamais sur la pertinence mélodique des thèmes écrits, d'une formidable efficacité. Si Stitch me up, titre d'ouverture, a vos faveurs, on ne saurait trop vous conseiller d'avancer jusqu'à la piste 5 : King for a day, peut-être bien le morceau le plus fort de l'ensemble, qui en cristallise en 210 secondes la formule magique.
La plus grande surprise et satisfaction, au fond, est que la voix so catchy de Julian, fand e Jamiroquai (ça se remarque, n'est-ce pas ?), s'ébat et donne du relief à chacun des univers qu'elle investit : en témoignent ce formidable Ride my star aux accents jazzy et à la provocation cabaretière, avec son refrain ("Do you-do you want to") qui claque comme une main aux fesses, ce Urgently Needed dont Stevie Wonder ne renierait pas le refrain, ce très très soul Let me love you, ce délicat Kings & Queens qui submerge de tiédeur, cette ballade piano d'école - Say you don't mind - qu'on n'attendait plus. Mention spéciale à If I ever feel better, hit du groupe Phoenix que Julian Perretta revisite avec un groove ébouriffant - les spectateurs de son pasage par la Maroquinerie au début de l'été s'en souviennent sans doute ! Pour les autres, le sessions de rattrapage ne manquent pas : en novembre, Julian fait le tour de France ; détails sur son site officiel.
Guillaume Joffroy