Depuis l'annonce de son départ de Questions pour un champion, faite mi-décembre, Julien Lepers n'a pas manqué de faire savoir combien ce licenciement était "traumatisant", que ce soit sur les réseaux sociaux ou auprès de l'AFP. Privé d'adieux en bonne et due forme, c'est même sur le plateau des Enfants de la télé qu'il saluait une dernière fois son public.
Alors que France 3 lui a rendu un rapide hommage hier soir, Julien Lepers était l'invité du Supplément d'Ali Baddou sur Canal+ ce dimanche 21 février. Il en a profité pour souhaiter une nouvelle fois "le meilleur à Samuel Etienne [son successeur, NDLR], qui n'y est strictement pour rien". Mais il n'a pas ménagé la chaîne sur laquelle il a officié pendant plus de 30 ans, dont 28 saisons à la tête de Questions pour un champion, dénonçant les méthodes peu élégantes employées par France 3 et sa directrice des programmes Dana Hastier pour le pousser vers la sortie. "Elle m'a arrêté, licencié, mis dehors. Je suis donc libre de dire ce que je veux et donc la vérité. C'est un licenciement agressif, abusif, irrégulier, sans cause réelle ni sérieuse", amorce-t-il, démentant formellement les audiences en baisse, fier d'avoir fédéré chaque soir entre 1,5 et 2 millions de téléspectateurs.
"Sur la forme (de ce licenciement), on a exactement tout ce qu'il ne faut pas faire. Du début à la fin. J'ai vu (Dana Hastier) deux fois : la première fois, il y a un an, elle m'a enlevé les dimanches [auparavant l'émission était diffusée du lundi au dimanche, NDLR]. La deuxième fois, il n'y a pas très longtemps, elle m'a tout enlevé. Elle n'est jamais venue me voir sur un plateau. Je dis bien jamais", insiste l'animateur, actuellement en procédure aux prud'hommes avec France Télévisions.
C'est très brutal. Je ne vais pas pleurer ici...
Julien Lepers continue, par la suite, de charger Dana Hastier : "Je n'ai jamais vu une telle violence et une telle décision pour quelqu'un qui a donné trente-trois ans de sa vie pour une chaîne qui s'appelle France 3. Pas un mot, pas un 'Merci Julien', pas un cadeau, pas un pot de départ... Rien. Une main devant, une main derrière. C'est très brutal. Je ne vais pas pleurer ici. (...) J'aime bien les gens élégants, délicats et qui pratiquent les bonnes manières."
Au-delà de son propre sort, Julien Lepers, visiblement très ému, pense à son équipe débarquée du jour au lendemain, mais surtout au public à qui "on manque de respect, alors que c'est pour eux que l'on travaille". "Ça m'est insupportable. Dans la fraction de seconde où on m'a dit que c'était terminé, j'ai tout de suite pensé aux téléspectateurs à qui je n'ai pas pu dire au revoir. Parce que j'avais enregistré la veille ma dernière émission, et je ne le savais pas...", conclut-il.
Dans un entretien accordé à l'AFP le mois dernier, Julien Lepers révélait déjà que son départ de France 3 ne fut pas une partie de plaisir : "Ça s'est très mal passé, je n'en dis pas plus pour le moment. Mon nom a été assez touché dans tout ça. Depuis un mois, je n'arrête pas d'entendre Julien Lepers a été viré, débarqué, évincé. C'est particulièrement désagréable quand on sait ce que j'ai donné à la chaîne et à ce programme. C'est insupportable."
Joachim Ohnona