Elie Semoun ferait-il des émules jusqu'au plus profond de l'Aisne ? Kamini, le rappeur rural révélé par sa peinture rustique de Marly-Gaumont et ses fantaisies dans le Psychostar World, semble avoir récupéré une des fameuses Petites annonces de l'humoriste : celle des agents de sécurité spécialistes de la bagarre, avec un Franck Dubosc désopilamment décérébré.
Après s'être servi d'une punchline des plus "glamour" justement pompée à Dubosc pour son précédent single, intitulé Ça, c'est showbizz, l'ancien infirmier psychiatrique confirme ses prédispositions à avoir une case en moins avec un troisième extrait de son album Extraterrien : La Bagarre.
Kamini, après s'être amusé à "jouer au con" pour le premier single de ce second album made in Picardie dans un vrai studio "cainri" de Marly-Gaumont, a donc délaissé le monde de la jet-set dans lequel il plongeait à corps perdu dans son dernier clip, Ça, c'est showbizz : une compilation de clichés dorés et de débauche, où, costume en caviar et chaussures en parquet (limite des emprunts, là, à Eric & Ramzy ou à Gad Elmaleh), il parodiait Michael Jackson, Julien Doré, ou encore Paris Hilton dans ce qu'elle a fait de mieux (...une sextape) !
Après une Tournée des Petits Patelins en 2010, retour à la réalité du bitume avec La Bagarre. Un nouveau rap-sketch sur un sample prétexte.
Partant de l'observation des bandes de jeunes accros à l'embrouille pour qui un regard suffit à déclencher une rixe et qu'il nomme les "j'aime-bien-la-bagarre", Kamini s'amuse de la situation, qu'il transpose dans l'univers archi-rustique qu'il aime caricaturer - avec, outre son slam-flow accéléré, la bouche pleine d'accent picôrd, bien sûr, et des figurants toujours aussi volontaires pour faire les cons. Ce genre de degré zéro qui lui a valu de se faire étriller par Eric Zemmour.
Et de s'embarquer dans un nouveau délire pas franchement audible, pas franchement musical, mais qui a le mérite de ne pas prétendre faire de lui autre chose que ce qu'il est : un amuseur public.
G.J.