Mère bluffante et controversée dans Les Chatouilles, l'histoire d'une jeune femme qui tente de se libérer d'un poids (elle a été abusée par un adulte alors qu'elle était enfant), Karin Viard s'interroge sur son propre passé dans une longue interview accordée à Gala. Au magazine, elle racontait qu'il n'y avait pas de tabou avec ses filles. Et pour cause : le propre vécu de la comédienne justifie pleinement cette prise de position éducative.
Et sans fard, Karin Viard déroule. "Quand j'ai pu subir des agressions sexuelles, je me suis interrogée. N'avais-je pas envoyé des mauvais signaux ?", se demande-t-elle après avoir été interrogée sur le regard sur des hommes. Cash, elle dit avoir été victime de prédateurs sexuels, "mais pas dans le métier". "Moi je suis tombée sur des prédateurs sexuels qui ont anesthésié mes sensations, et j'ai préféré passer à la casserole plutôt que de me rebeller parce que ça me paraissait plus simple", confie ainsi la comédienne de 52 ans.
Celle qui dit revenir de loin croit savoir pourquoi elle s'est comportée ainsi, préférant subir en silence. "J'étais une oie blanche, j'avais une sorte de candeur, tente-t-elle d'expliquer. N'ayant pas été élevée par mes parents, je n'avais jamais été regardée par mon père par exemple, je ne me suis jamais vue comme quelqu'un capable de susciter le désir. Une fille qui préfère s'offrir plutôt que de dire non, parce que ça lui semble plus simple, c'est aussi le résultat d'un déficit d'éducation." Et il en va de même pour le prédateur sexuel, "quelqu'un qui n'a pas été éduqué par sa mère" selon elle.
Et elle continue, affirmant ne s'être "pas du tout respectée". "J'ai été comme livrée en pâture, sursexualisée, mais sans comprendre ce qui m'arrivait", avoue l'actrice qui s'est souvent dénudée au cinéma, sans forcément prendre conscience de ce que son corps dégageait. Il en va de même pour ses filles, Marguerite et Simone, respectivement âgées 18 et 20 ans. "Les filles, les miennes y compris, n'ont parfois pas du tout conscience de leur corps et de l'érotisme qui s'en dégage", avance-t-elle.
Interview à retrouver en intégralité dans Gala, numéro du 7 novembre 2018.