Début de carrière difficile pour Karin Viard. Quand elle a accepté de tourner dans Les Victimes, en 1996, la comédienne avait 30 ans, mais une poignée de films, seulement, à son actif. Elle ne s'attendait certainement pas à ce que le titre de ce nouveau projet, mené à la baguette par le réalisateur Patrick Grandperret, soit prémonitoire. "J'ai été très mal traitée, a-t-elle raconté à Konbini. Donc, du coup, c'était très éprouvant. J'étais jeune actrice, j'étais perdue à Ouarzazate, dans le désert marocain. Le réalisateur me détestait et me torturait psychologiquement au quotidien..."
Le soir, je buvais pour essayer de m'alléger
Chaque jour, Patrick Grandperret s'en prenant à Karin Viard. "Alors, qu'est-ce qu'elle va nous faire cette petite actrice parisienne de merde ?", aimait-il lui demander. Et forcément, face à une telle épreuve, elle a fini par craquer. Pour éviter de tout plaquer, elle s'est tournée vers la boisson. "C'était dur, franchement c'était très dur, se désole-t-elle. Comme je ne pouvais pas rentrer chez moi, le soir, je buvais pour essayer de m'alléger. Ce qui, évidemment, n'est pas une option extrêmement vertueuse. Donc c'était encore pire le matin, parce que je me réveillais avec des gueules de bois, moi qui bois très peu, pour essayer de me sortir d'une situation qui m'enlisait encore plus."
De l'eau a coulé sous les ponts et, à 54 ans, Karin Viard s'est bâti une solide réputation dans le paysage médiatique tricolore. Hors de question pour elle, désormais, d'accepter des projets qu'elle ne sentirait pas. Prochainement, elle tournera pour Laurent Lafitte – de la Comédie-Française – et pour les frères Foenkinos. Elle est à l'affiche, depuis le 23 septembre 2020, du film Les Apparences, dans lequel elle joue le rôle d'une femme bafouée, trompée par son mari. Mais heureusement, tout ceci ne reste que pure fiction...