Sentant le soufre et la souffrance, forcément poignant et au coeur d'empoignades, le nouveau film de Mathieu Kassovitz, L'Ordre et la Morale, a rallié tout le public à sa cause, toutes générations confondues, au festival de cinéma Sarlat, qui vient de s'achever.
Les organisateurs du festival, qui s'est achevé dans la soirée du samedi 12 novembre 2011, ont communiqué le palmarès à l'AFP, unanime : avec le Prix du Public, le Prix des Lycéens et le Prix du Jury jeune, L'Ordre et la Morale peut s'enorgueillir d'avoir atteint son objectif premier - celui de ne pas laisser un pan honteux de l'histoire de la nation s'enfouir sous la poussière de l'oubli. Triomphant de la polémique dont ont fait l'objet cette relecture de l'histoire coloniale et cette reconstitution jugée partisane par certains de l'assaut de la grotte d'Ouvéa en Nouvelle-Calédonie suite à l'attaque meurtrière de la gendarmerie de Fayaoué par des indépendantistes kanaks, le film de l'intraitable Kassovitz a séduit le public après avoir obtenu l'approbation de la critique. En somme, il n'y a guère que la sphère politique pour dénoncer ce va-t-en guerre de Kassovitz.
Lequel, bouté hors de Nouvelle-Calédonie pour son tournage par la vindicte populaire et les cicatrices de cet épisode, contesté par l'Armée française et combattu notamment par le général Jacques Vidal et l'ancien ministre Bernard Pons (que le réalisateur de La Haine a sacrément secoué sur le plateau de Frédéric Taddéï dans Ce soir ou jamais durant la période promo), ne s'est pas dégonflé. Le public semble prêt à se ranger de son côté. Verdict en salles dès mercredi prochain.
Dans un registre plus léger, l'AFP rapporte que la comédienne Déborah François (L'Enfant, La Tourneuse de pages, et prochainement dans Le Moine avec Vincent Cassel) ajoute à sa vitrine, qui compte notamment le César du Meilleur espoir féminin et le Prix Romy-Schneider 2009, le prix d'interprétation du festival de Sarlat. Une distinction remarquant sa prestation lumineuse dans Les Tribulations d'une caissière de Pierre Rambaldi, adaptation très libre et onirique du roman à succès d'Anna Sam.
Plus léger encore (Quoique... En lourdingue, il n'est pas mal non plus !), le truculent Belge François Damiens, César du meilleur second rôle pour L'Arnacoeur mais aussi et surtout impérissable de par ses caméras cachées, reçoit de son côté le prix d'interprétation masculin pour sa performance face à Audrey Tautou dans La Délicatesse des frères David et Stéphane Foenkinos, d'après l'ouvrage du second. A découvrir sur les écrans le 21 décembre prochain.