Plus de 20 ans après sa retraite sportive, tout juste entrecoupée d'un retour le temps d'une olympiade (en 1994, à Lillehammer, où elle se classa 7e) et d'une médaille d'argent dans le championnat d'Allemagne, Katarina Witt continue à se passionner et à oeuvrer pour la discipline qui fit sa gloire.
La double médaillée d'or de Sarajevo (1984) et Calgary (1988), par ailleurs quadruple championne du monde et sextuple championne d'Europe, s'est ainsi déplacée à Vancouver, non seulement pour le plaisir d'assister sur place au débat de ses héritières, mais également pour promouvoir la candidature de Munich à l'accueil des Jeux Olympiques d'hiver 2018 !
La patineuse de légende, qui a laissé dans son sport une empreinte indélébile tant par la grâce moderne de ses prestations sur la glace que par sa beauté naturelle, en a d'ailleurs profité pour se confier longuement au quotidien L'Equipe en date de ce mardi 23 février, évoquant en particulier sa vie de sportive est-allemande, la chute du Mur en 1989 et son interprétation mythique de Carmen de Bizet (à revoir ci-dessus, et qui lui valut l'or olympique en 1988 devant Debi Thomas, laquelle patinait sur la même bande-son), mais aussi l'image en trompe l'oeil d'un sport exigeant ("Le patinage a une image tellement propre. C'est familial, on sourit tout le temps, il faut être jolie. Alors que c'est vraiment un sport, avec du travail, de la douleur, des larmes, de la sueur. Mais personne ne veut le voir.").
22 ans après avoir conservé son titre olympique devant la Canadienne Elizabeth Manley, pourtant auteure du meilleur programme long et devant ses compatriotes, Katarina Witt, dont on a pu suivre la reconversion sporadique en comédienne (cameo dans Jerry Maguire, apparition dans Ronin, et dernièrement sur les planches), l'a retrouvée au cours de ces Jeux : les deux femmes officient en tant que consultantes pour des chaînes de télévision, et Manley a invité Witt à une séance de patinage sur la patinoire en extérieur de Robson Square.
Katarina Witt est incontestablement l'atout charme de la candidature bavaroise pour 2018, axée sur le thème des "Jeux de la convivialité" et soucieuse des problématiques de coût et d'impact environnemental (les deux gros bémols de l'olympiade de Vancouver), face aux candidatures française (Annecy, soutenue par Edgar Grospiron et... Zinedine Zidane) et coréenne (PyeongChang, qui avait abandonné 2010 à Vancouver et 2014 à Sotchi). Verdict en juillet 2011, à Durban (Afrique du Sud).