S'ils ont essuyé des critiques en raison de leur faible volume de missions publiques en 2016, le prince William et Kate Middleton n'y auront pas prêté le flanc en ce vendredi 17 mars 2017 : après la distribution de trèfles pour la saint Patrick à la caserne des Irish Guards ce matin, ils apparaissaient quelques heures plus tard dans la cour de l'Elysée, accueillis par le président François Hollande, afin d'entamer leur visite officielle de deux jours en France. Et au terme de leur court entretien de courtoisie d'une demi-heure avec le chef de l'Etat, ils enchaînaient à quelques mètres du palais présidentiel, toujours rue du Faubourg Saint-Honoré, à l'ambassade de Grande-Bretagne avec une réception mondaine en l'honneur de l'amitié entre les deux pays. Sans répit.
La duchesse Catherine, qu'on avait suivie toute la journée dans son manteau Catherine Walker d'un vert spécial saint Patrick, a concrètement lancé dans la résidence officielle de l'ambassadeur Edward Llewellyn l'offensive de charme que constitue cette visite officielle commanditée par le ministère britannique des Affaires étrangères, alors que le Royaume-Uni s'apprête à sortir de l'Union européenne. Si l'ambassade s'était parée grâce à des projections lumineuses des drapeaux des deux pays et avait hissé dans le ciel de Paris les armes du prince William, la jeune femme de 35 ans a sorti le grand jeu et deux robes somptueuses pour briller : tout d'abord (pour la réception) une robe noire Alexander McQueen, puis (pour le dîner) une sensationnelle robe bleu glacé rebrodée de pierreries griffée Jenny Packham, créatrice associée à nombre de ses plus remarquables apparitions.
Son époux, lui, s'est signalé en débutant et en concluant son discours en français, alors qu'une campagne baptisée "Les Voisins" célébrant les liens d'amitié entre la France et la Grande-Bretagne était lancée par la même occasion : "De la part de Catherine et moi-même, nous sommes tout à fait ravis d'être à Paris et d'être parmi vous ce soir, a commencé par dire le duc de Cambridge, avant de retrouver sa langue maternelle. Et pardonnez moi de continuer dès à présent dans la langue de Shakespeare afin de minimiser les risques de massacrer celle de Molière." Risque qu'il a habilement évité en ponctuant sobrement d'un sobre "c'est vraiment un plaisir d'être ici à Paris ce soir. Bonne soirée".
L'allocution du duc de Cambridge, à découvrir en intégralité sur le site de la monarchie britannique, exacerbait "l'amitié profonde", "forgée dans la sueur et dans le sang", des deux nations face aux défis et aux menaces du monde moderne, de difficultés économiques en dangers du terrorisme. "Catherine et moi, a-t-il encore souligné, avons été honorés de rencontrer nombre d'entre vous ce soir. Vous avez tous été invités parce que vous nous rappelez que nos deux nations ont aussi autre chose en commun : de jeunes gens doués et créatifs qui sont déjà en train de façonner le monde qui nous entoure - science, musique, cinéma, commerce, politique, sport, éducation..."
Naturellement, un discours de William n'aurait pas été un bon discours sans un peu d'humour et de chambrage : "Comme tous les voisins, parfois nos deux nations s'encouragent mutuellement. Et parfois elles essayent, rivales, de dominer l'autre, ainsi que nous le verrons demain quand le Pays de Galles affrontera la France en rugby", a-t-il dit, faisant référence à la présence de Catherine et lui au Stade de France samedi pour cette rencontre du Tournoi des VI Nations. William y sera non seulement en tant que fervent supporter du XV du Poireau, mais aussi, pour la première fois, en tant que président de l'Union du rugby galloise, rôle qu'il a hérité en décembre de sa grand-mère la reine Elizabeth II.
La liste des invités pour ce tout premier gala parisien de la carrière royale du duc et de la duchesse de Cambridge rassemblait du gotha made in France, dont de nombreuses personnalités du showbiz, à l'instar de l'actrice britannique - installée à Paris - Kristin Scott-Thomas, des acteurs français Audrey Tautou et Jean Reno, accompagné de son épouse Zofia, ou encore de l'ex-footballeur Robert Pirès, venu lui aussi en couple. Quant à l'animation musicale, elle revenait à Elodie Frégé et son groupe Nouvelle Vague ainsi qu'aux Kids United.