Après une bonne nuit de sommeil dans la suite premium du modeste hôtel Coast High Country Inn à Whitehorse, où ils ont atterri en fin de journée mardi 27 septembre et assisté dans la foulée à un spectacle dont une performance de danse qui les a impressionnés, le prince William et Kate Middleton étaient frais et dispo pour une journée chargée, consacrée à la découverte du Territoire du Yukon.
Frais, c'était d'ailleurs naturellement la tendance dans cette partie nordique du Canada où les maximales ne dépassent guère les 5 degrés au plus chaud de la journée, et la duchesse Catherine, qui a brillé par ses tenues de créateurs depuis le début de la mission diplomatique du couple, s'y est adaptée, apparaissant dans un manteau rouge – une de ses valeurs sûres – Carolina Herrera pour un premier engagement, puis dans un épais cardigan d'une marque canadienne, Sentaler, pour le deuxième volet du côté de la ville de Carcross, à une heure de voiture plus au sud.
Très décontractés après quelques heures de répit loin de leurs enfants George et Charlotte, restés à Victoria aux bons soins de leur nourrice Maria Teresa, William et Kate ont entamé la cinquième journée de leur tournée royale au Canada par une visite du Musée MacBride, qui leur a permis d'en apprendre un peu plus sur l'histoire du Yukon. Des écoliers du coin avaient été sollicités pour leur en faire le récit : un moment de partage émaillé par une nouvelle marque de complicité qu'a laissé échapper la duchesse Catherine, saisissant instinctivement le bras de son époux en éclatant de rire à l'écoute d'un dialecte autochtone. La veille au soir, on n'avait pas manqué de remarquer sa main posée sur la cuisse de celui-ci lors de l'exhibition artistique qui leur était proposée en guise de cérémonie de bienvenue à Whitehorse.
Le couple princier a ensuite découvert l'ancien bureau des télégrammes, devenu partie intégrante du Musée MacBride, auprès de Doug Bell, l'ancien opérateur radio dont le dernier message remonte à 1947. L'instant était particulier, le duc et la duchesse de Cambridge succédant à la reine Elizabeth II et son époux le duc d'Edimbourg, qui étaient passés en ces lieux... en 1959 ! Les temps ont bien changé, depuis, et la relève de la famille royale a d'ailleurs eu l'honneur d'appuyer sur un bouton envoyant le premier télégramme... sur Twitter !
En ressortant, un bon bain de foule les attendait – l'occasion pour William, vêtu légèrement pour la température, de donner un bon point à un bébé de 5 mois bien emmitouflé dans une combinaison – avant leur départ en voiture pour Carcross (anciennement Caribou Crossing), un village de 400 âmes niché entre les lacs Bennett et Nares et entouré de montagnes. Le duc et la duchesse de Cambridge ont été accueillis dans ce fief des Premières nations (Indiens) Carcross/Tagish avec un spectacle folklorique rythmé par des musiques et des danses traditionnelles ; la danse des corbeaux et des loups proposée par des enfants aborigènes et leur chant de loups en langue tinglit et en hurlements les ont particulièrement captivés. Les anciens se sont félicités de leur venue et de son impact : "Nous vous demandons de nous aider à construire notre relation avec la couronne. Nous sommes toujours en quête de reconnaissance, de protection pour nos terres et notre population. Nous sommes optimistes quant à notre capacité à le faire pour les enfants qui viennent de danser et de chanter. Nous souhaitons une reconnaissance en tant que gouvernement", ont-il déclaré.
Ils se sont ensuite essayés, avec beaucoup d'application, à la peinture sur totem, avant d'aller découvrir le parcours de vélo de montagne (mountain bike) installé sur les flancs de la montagne Montana, un spot récent et déjà mondialement réputé auprès des adeptes du VTT. Là, ils n'ont pas pu refuser la faveur d'un gros câlin à une fan transie, une maman de 48 ans qui a dit au prince : "Je vous adore. J'adorais votre mère. Je vous suis depuis toujours."
Leurs engagements du jour ont pris fin avec la découverte d'une vénérable locomotive à vapeur, qui s'est avérée plus aventureuse que prévu. Au moment de ressortir de la cabine, qu'ils tenaient à visiter (ce qui n'était pas au programme) après avoir appris que la reine et le duc d'Edimbourg avaient par le passé voyagé à bord du train, William et Kate se sont en effet retrouvés, au grand dam de leurs assistants – "en panique" assure la correspondante du Daily Mail –, de marcher en crabe le long des rails et de la machine stationnée sur un étroit pont en bois, sans peur de la rivière en contrebas. Tout le monde a retenu son souffle, mais la duchesse, avançant précautionneusement avec ses bottes à talon, suivie par son époux, a regagné sans incident une zone moins périlleuse. "Le duc a demandé s'ils pouvaient monter dedans, ils y sont allés et ont actionné le sifflet à vapeur", a raconté leur guide après-coup, expliquant comment William avait souhaité voir de plus près le train dans lequel sa grand-mère voyagea, quelque soixante ans plus tôt.
Ce jeudi, le duc et la duchesse de Cambridge doivent participer en début de journée à une fête rassemblant des familles de militaires. Un événement très attendu puisque ce sera le seul auquel leurs enfants le prince George et la princesse Charlotte participeront. La petite famille aura ensuite quartier libre pour le reste de la journée.