Grands espaces, longues distances... Dans leur découverte de l'Ouest canadien, Kate Middleton et le prince William accroissaient nettement leur compteur kilométrique mardi 27 septembre 2016, au quatrième des huit jours de leur tournée officielle au Canada. Après des allers-retours entre Victoria, Vancouver et la réserve heiltsuk de Bella Bella dans la Forêt Grand Ours (Great Bear Rainforest), le duc et la duchesse de Cambridge ont quitté leur camp de base pour gagner les territoires nordiques du Yukon, après un crochet par la Vallée de l'Okanagan.
Au lendemain de la première soirée de gala de cette mission diplomatique du couple princier, où la duchesse a particulièrement brillé par son look étudié, William et Kate quittaient mardi matin Victoria pour Kelowna, toujours dans la province de Colombie-Britannique. On ne doute pas que l'épouse du duc de Cambridge, conquise précédemment par son arrivée en hydravion à Vancouver, aura apprécié le spectacle du lac de l'Okanagan et de la cité nichée sur ses rivages avant de débarquer.
A Kelowna, le jeune couple qui s'est formé du temps de ses années à la fac écossaise de St Andrews avait notamment rendez-vous avec des étudiants sur le campus de l'Université de Colombie-Britannique et avec son équipe féminine de volley-ball, qui a offert une petite démonstration ainsi que des maillots au flocage "Cambridge" et "16", mais avant cela c'est surtout un festival gastronomique, baptisé Taste of British Columbia, qui a animé leur journée. Le duc et la duchesse ont en effet été cordialement priés de goûter certains des mets typiques de la région concoctés par des chefs lors d'une manifestation dédiée aux produits du terroir. Parmi les spécialités incontournables : les panopes, d'impressionnants mollusques à la forme phallique... "Au niveau de la présentation, c'est assez provocant [challenging, en VO, qui contient surtout la notion de défi, NDLR]", a d'ailleurs noté en riant le prince William. Un peu challengé dans sa virilité ? Kate, elle, n'a guère semblé emballée par ce fruit de mer à l'allure un brin salace, mais s'est laissé tenter par la recette mitonnée par le chef japonais Hidekazu Tojo, qui en a fait un sashimi relevé à la moutarde miso. "C'est vraiment inhabituel, je n'avais jamais vu cela", a-t-elle commenté. Devant un autre stand, celui du chef indien Vikram Vij qui leur a proposé un plat aux saveurs de coco et de curry, elle a révélé utiliser beaucoup cette épice quand elle cuisine. William, lui, s'est félicité que ce ne soit pas trop relevé à son goût : on sait, notamment depuis sa tournée en Inde, qu'il a une faiblesse à ce niveau-là...
Et si lui a également apprécié le whisky local qu'il a eu l'occasion de goûter, l'Aquivat, la liqueur infusée qui a été servie à son épouse, n'a peut-être pas eu les faveurs de celle-ci, qui s'est détournée en s'essuyant la bouche avec un mouchoir avant de grimacer et de la comparer à de l'alcool de prune. Cela étant, c'est avec une politesse infaillible que le couple a honoré l'engouement des exposants à lui faire découvrir leurs spécialités, même si comme à chaque fois dans ce genre de circonstance, William, qui a en l'occurrence montré aussi sa maîtrise des baguettes pour déguster des sushis, apparaît plus aventurier et Kate plus réservée...
Après la pluie de la veille, William et Kate, superbe dans une robe verte Dolce & Gabbana à plus de 2 000 euros, ont pu profiter sous un soleil radieux de Kelowna, qui n'avait plus vu passer de membre de la famille royale britannique depuis le prince Charles et la princesse Diana, trente ans plus tôt.
La température était nettement moins douce, avoisinant zéro, après deux heures à bord de leur jet privé, lorsqu'ils ont débarqué à Whitehorse, dans le Territoire du Yukon. La belle Catherine avait d'ailleurs pris la précaution de revêtir un manteau Hobbs et de se munir d'une écharpe en tartan de la marque Maple Leaf ("Feuille d'érable", nouveau clin d'oeil au pays hôte), tandis que son mari se contentait de sa veste de costume. Sur le tarmac, le gouverneur général du Canada David Johnston et son épouse Sharon, qu'ils ont déjà croisés à plusieurs reprises ces derniers jours, figuraient au sein du comité d'accueil également composé de rangers et ont chanté les louanges de cette contrée et de ses "merveilleux habitants" - au nombre de 35 000 environ. Les Jeux olympiques spéciaux du Yukon et l'association Yukon Cares, qui oeuvre notamment pour l'accueil des réfugiés, représentaient le secteur associatif lors de cette cérémonie en plein air.
Accueillis avec une chaleur qui leur a réchauffé le coeur dans Whitehorse, le duc et la duchesse de Cambridge ont tout d'abord été menés au centre culturel Kwanlin Dun, où leur a été proposée un spectacle d'arts vivants - récits, chants, danse. Discutant ensuite de cette exhibition autour d'un feu de camp près du fleuve, William n'a pu s'empêcher de plaisanter en se prétendant bon danseur (allusion à sa récente tentative pour faire la vague ?) et en disant qu'il aurait aimé monter sur scène pour se joindre à une troupe de street dance. "Il a dit qu'il maîtrisait quelques mouvements et Kate a acquiescé", a ainsi confié l'une des danseuses.
Mardi soir, loin de leurs enfants le prince George et la princesse Charlotte restés à Victoria sous la surveillance de leur nourrice Maria Teresa, le prince William et la duchesse Catherine ont pris leurs quartiers au modeste hôtel Coast High Country Inn, un trois étoiles à 100 euros la nuit environ, l'un des plus confortables de la région mais loin de leurs standards habituels même s'ils ont hérité de la suite premium de l'établissement, avec un bain à remous et une kitchenette. Sans doute auront-ils préféré aller dîner au pub de l'hôtel, The Deck, et savourer ses plats rustiques, comme ils aimaient à le faire du temps de leur vie au Pays de Galles.