Piloter un hélicoptère, ça, le prince William sait faire - même si il a choisi d'abandonner sa carrière de Saint-Bernard des cieux au sein de la RAF pour se consacrer à sa famille et sa carrière royale. Mais quand il s'agit de se mettre aux manettes d'un avion historique, rescapé de la Première Guerre mondiale, il y a du flottement dans l'air, ce qui a le don d'amuser son épouse Kate Middleton.
Trois jours après leur arrivée décoiffante sur le sol de la Nouvelle-Zélande, le 7 avril 2014 à Wellington, marquée par des cérémonies d'accueil traditionnelles maories à la Maison du gouvernement, le duc et la duchesse de Cambridge entraient jeudi 10 avril dans le vif du sujet de leur tournée aux antipodes en représentation de la reine Elizabeth II, honorant leurs premiers engagements officiels en duo.
Laissant leur fils de 8 mois, le prince George, à la garde de sa nouvelle nounou Maria Teresa Turrion Borrallo, qui veillait déjà au grain mercredi lorsque le "costaud" et "intrépide" arrière-petit-fils de la reine était convié à une séance de jeu avec des bébés autochtones (le premier engagement officiel de sa jeune existence !), William et Kate s'adonnaient ainsi à leur première rencontre avec le grand public néo-zélandais. Lequel s'était déplacé en masse au mémorial de Blenheim pour les apercevoir et avoir une chance de récolter un sourire, une parole ou une poignée de main, ou d'offrir un bouquet, une carte ou un dessin.
Enfants et vétérans sous le charme de Kate
Sous de menaçants nuages qui n'ont pas manqué de déverser quelques averses, Kate Middleton, les cheveux noués en une queue de cheval par les soins de sa coiffeuse Amanda Cook Tucker, les a ravis en leur offrant un coin de ciel bleu du plus grand chic, apparaissant dans un manteau Alexander McQueen - une de ses griffes fétiches - bleu pastel et illuminant la grisaille. Une foule de 5 000 personnes, dont beaucoup d'enfants évidemment (un bébé se signala en éternuant en plein sur la duchesse Catherine, tandis qu'une petite fille invitait le duc à voir qu'elle avait perdu une dent), était présente pour accueillir les invités de marque britanniques à Blenheim, dans la région vinicole de Marlborough (Ile du Sud), où était organisée une cérémonie commémorative du tribut versé par la Nouvelle-Zélande lors de la Première Guerre mondiale.
Plusieurs personnalités politiques et une centaine de vétérans de guerre y participaient aux côtés du prince William et de Kate Middleton, venus déposer une gerbe (avec le message "N'oublions jamais ceux qui ont fait l'ultime sacrifice pour notre liberté"), et qui arboraient à leur revers un pin's coquelicot, symbole de la mémoire des combattants de la Guerre de 14-18 dans les pays du Commonwealth. Solennels et recueillis avec gravité devant le memorial de Seymour Square, le duc et la duchesse de Cambridge ont en revanche partagé sourires et rires sincères avec les anciens combattants lors de leurs échanges. L'un d'entre eux, Wilton Sterritt, qui se battit dans les rangs de la Marine royale néo-zélandaise lors de la Seconde Guerre mondiale, était tout fière de montrer une photo qu'il avait apportée à la duchesse Catherine, sur laquelle il posait en compagnie du duc d'Edimbourg, mari d'Elizabeth II, en 1974. La rencontre des deux hommes avait eu lieu dans le cadre de l'organisation d'épreuves de tir pour les Jeux du Commonwealth à Christchurch. "Vous avez un petit peu changé !", a spontanément remarqué Kate, avec humour, parlant autant de son interlocuteur que du prince consort.
Quand Peter Jackson fait des photos souvenirs du duc et de la duchesse de Cambridge
Après leur passage au memorial, et une visite d'une horloge comméorant aussi les morts à la guerre de la région de Marlborough, le prince William et son épouse ont poursuivi leur chemin vers l'Omaka Aviation Heritage Centre, où ils ont pu découvrir "Knights of the Sky" (Chevaliers du ciel), exceptionnelle exposition présentant des avions de la Première Guerre mondiale rassemblés par Sir Peter Jackson, le fameux réalisateur, entre autres, de la trilogie Le Seigneur des Anneaux, présent pour les accueillir et leur servir de guide. Le fils du prince Charles a même eu l'opportunité de se glisser dans le cockpit d'une de ces antiquités volantes, le Sopwith Pup, que pilota jadis un as néo-zélandais nommé Malcolm McGregor : "C'est parfait. Allez-y, démarrez-le !", plaisanta-t-il alors. Restée "à terre", sa femme Catherine scrutait avec intérêt l'intérieur de l'engin, tandis que le cinéaste néo-zélandais, tellement fier d'avoir de telles visiteurs avec qui partager sa passion, les prenait en photo avec son smartphone ! La descente d'avion fut nettement moins glorieuse, pour William, qui s'extirpa comme il put, commentant avec humour : "Oh mince, il n'y a pas de manière digne de sortir de ça, pas vrai ?" Un peu avant, on lui avait proposé de grimper dans un Fokker allemand : "Je ne monte pas dans un avion allemand", s'est-il contenté de dire, fermement, en déclinant. Au sein du musée du site, Kate et William ont reçu en cadeau un casque de pilote pour le prince George, qu'ils se sont excusés de n'avoir pas amené, au motif qu'il est "trop bruyant".
William et Kate devaient ensuite remonter à bord du jet de l'Armée de l'Air spécialement affrété pour leur tournée pour regagner Wellington, où le duc de Cambridge avait rendez-vous avec le Premier ministre John Key et le leader de l'opposition. Dans la soirée, le couple était convié à un banquet organisé par le gouverneur général Sir Jerry Mateparae à sa résidence officielle, à l'occasion duquel le prince William devait dévoiler un nouveau portrait de sa grand-mère la reine Elizabeth II. Avant de mettre le cap vendredi sur Auckland pour la suite de cette tournée néo-zélandaise.