Fil conducteur de la 90e cérémonie des Oscars, les mouvements #MeToo et Time's Up ont laissé entrevoir un Hollywood uni autour d'un même combat, celui de la place des femmes dans le monde du divertissement. Mais il y a tout de même quelques petites contradictions, comme lorsque Kobe Bryant est monté sur scène pour recevoir l'Oscar du meilleur court métrage d'animation pour Dear Basketball. L'ex-champion des parquets a été vivement applaudi, marquant l'histoire en devenant le premier Noir à remporter cette statuette.
Mais certains observateurs n'ont pas manqué d'exprimer leur malaise. "Hollywood a commencé à prendre le sujet des agressions sexuelles sérieusement, avant de donner un Oscar à Kobe Bryant", titre sèchement Think Progress. En ligne de mire, la plainte déposée de l'employée d'un hôtel qui accuse Bryant de l'avoir violée. On est en 2003. À l'époque, Bryant avait admis qu'il avait trompé sa femme Vanessa, mais pas qu'il n'avait agressé sexuellement la jeune employée de 19 ans qui, elle, martelait que la relation était non consentie. Sans reconnaître le viol pour autant, Kobe Bryant s'était excusé dans un communiqué. "Bien que j'aie sincèrement pensé que notre rencontre était consensuelle, je réalise maintenant que ce n'était pas le cas pour elle et que son point de vue sur l'incident n'est pas le même que le mien", avait commenté la star de basket.
Les charges avaient été abandonnées quinze mois après le dépôt de la plainte, et les négociations entre les deux parties s'étaient faites portes closes.
Sur Twitter, de nombreux internautes ont réagi et partagé leur colère. L'un d'eux a également pointé un autre primé, Gary Oldman. "Laisser tomber Gary Oldman et Kobe Bryant prouve que les hommes accusés de violences conjugales ou d'agressions sexuelles peuvent toujours accomplir ce qu'ils veulent", déplore Jena Friedman, comédienne.