Ce week-end, un nouveau témoignage accablant la production dans l'affaire Koh Lanta était révélé par Closer. Selon le nouveau témoin anonyme, on aurait bel et bien empêché par deux fois le médecin d'intervenir alors que Gérald Babin, candidat de 25 ans qui a trouvé la mort en plein tournage de la première épreuve de Koh Lanta 2013 au Cambodge, faisait un malaise. Ce témoignage-clé pourrait bien faire basculer l'enquête vers des mises en examen. Invité d'Immedias, émission médias de L'Express, Pierre-Olivier Sur (avocat d'Adventure Line Productions, la société de production de Koh Lanta) s'en est violemment pris aux témoins anonymes qui ont mis en cause la production à plusieurs reprises et dans différents médias après la mort de Gérald Babin, le 22 mars au Cambodge.
Des corbeaux et des rapaces
"Ce sont des corbeaux qui vont tous dans un sens et un seul, des gens qui ressemblent à des rapaces, qui donnent vraiment cette impression très nette de vouloir tuer à la fois l'émission mais aussi certains de ses participants", a déclaré l'avocat après avoir fait un point sur l'affaire, rappelant qu'il ne s'agit jusqu'ici que d'une enquête préliminaire - totalement secrète - et que de ce fait ni lui ni son confrère Jeremy Assous n'ont accès à la procédure.
Il a ajouté : "Je dois dire qu'hélas, le suicide du médecin n'est pas pour rien au travail de ces corbeaux. Nous avons affaire à des salauds, je le dis comme je le pense."
Il se dit choqué que ces personnes "qui disent appartenir au monde des médias" restent dans l'anonymat. Il préférerait avoir la possibilité de dialoguer avec elles.
Interrogé sur le nouveau témoin cité par le magazine Closer qui se serait trouvé dans la régie au moment du malaise du candidat et qui aurait entendu la production demander d'attendre la fin du jeu pour intervenir, le juriste affirme : "C'est faux, c'est scandaleux. On abîme, on atteint la mémoire du médecin." Il réaffirme sa conviction que Thierry Costa s'est suicidé à cause de ces "corbeaux". "Personne n'a intérêt à ce qu'on aille au drame, ce sont des accusations d'une telle méchanceté. Elles proviennent de rapaces qui surfent sur la mort et qui entraînent la mort d'autres personnes", affirme-t-il.
"Tout le monde connaîtra la vérité"
Quant à la rumeur selon laquelle la société de production aurait détruit des preuves, ce qui constituerait, rappelle-t-il, "un délit pénal", il dit la trouver "hallucinante". Il a expliqué que les images du jeu, qu'il a vues, sont entre les mains des enquêteurs de Créteil. "La vérité ne peut pas échapper au tir croisé des dix caméras, assure-t-il. Tout le monde connaîtra la vérité." Il explique que sur les images de cette deuxième épreuve, qui dure 15 minutes, les autres candidats transpirent à peine. "Au bout de dix minutes, Gérald lâche la corde. Il se retrouve par terre sur le sable, à ce moment, personne ne peut imaginer qu'il y a un problème grave, personne. Chacun s'adresse à lui. Denis Brogniart lui parle. Et son équipe aussi : 'Alors relève-toi, reviens, tire la corde. Si tu rejoins le jeu, on va gagner. Là, on est en train de perdre, rejoins-nous'", raconte l'avocat.
Selon Me Pierre-Olivier Sur, l'enquête devrait durer trois mois : "Les auditions sont en cadence très serrée. Il y a soixante-dix personnes à entendre, toutes ces auditions pourront se tenir dans les trois mois."
Il y a un mois aujourd'hui, le 22 mars, Gérald Babin trouvait la mort au Cambodge, au premier jour du tournage de la nouvelle saison du jeu d'aventures de TF1. Depuis, entre la famille du candidat, soutenue par le pugnace avocat Me Assous, et la société de production, le dialogue est rompu. Pour ALP, c'est la pathologie cardiaque dont était victime Gérald Babin qui est à l'origine de sa mort, une déclaration qui indigne Me Assous : "Ce sont les conditions de tournage qui ont tué Gérald Babin, pas sa pathologie." Les deux parties se battent aujourd'hui pour que la vérité soit établie, une enquête judiciaire pour homicide involontaire a été ouverte par le parquet de Créteil, le 27 mars dernier.