C'est une somme rondelette, même à l'aune d'une fortune personnelle telle que la sienne : 60 millions d'euros de prestation compensatoire infligés dans le cadre d'un divorce, c'est un record en France, et c'est l'Aga Khan qui en hérite, selon une information révélée jeudi 29 septembre 2011 par le site du magazine L'Express.
Karīm al-Ḥussaynī, dit le prince Aga Khan IV, devenu à 20 ans en 1957 le 49e imam de la communauté musulmane ismaélienne en sa qualité de descendant du prohète Mahomet et aujourd'hui âgé de 74 ans, a été condamné par la cour d'appel d'Amiens à verser 60 millions d'euros à son ex-épouse son altesse Begum Inaara Aga Khan.
Marié en premières noces en 1969 à Paris au mannequin Sally Frances Croker-Poole (la Begum Salima), dont il divorça en 1995 après avoir eu trois enfants avec elle (la princesse Zahra, 41 ans, le prince Rahim, 39 ans, et le prince Hussain, 37 ans), il avait épousé la princesse Gabriele zu Leiningen, Gabriele Thyssen de son nom de jeune fille et qui devint alors la Begum Inaara Aga Khan, à son domaine d'Aiglemont à proximité de Chantilly (Oise) en mai 1998, et avait eu d'elle un autre enfant, le prince Aly Muhammad, 11 ans. Moins de six ans après s'être uni, le couple explosait : son altesse l'Aga Khan demandait en 2003 le divorce devant la justice suisse, qui s'estimait incompétente à se saisir de la procédure, obligeant le demandeur à se tourner vers la justice française.
C'est alors le tribunal de grande instance de Senlis qui se charge de trancher : en octobre 2009, la cour estime que les torts entre les époux sont partagés, et inflige au prince Aga Khan 12 millions d'euros d'indemnité compensatoire à verser à son ex-épouse. Laquelle a choisi de faire appel, et vient d'obtenir gain de cause auprès du tribunal d'Amiens, ses avocats fondant en particulier leur requête sur le refus du prince de communiquer des éléments précis sur sa fortune personnelle. Résultat des courses, pour cette figure incontournable du sport hippique qui élève ses chevaux dans sa propriété des environs de Chantilly, un jugement aggravé en seconde instance, avec cette ardoise de 60 millions d'euros à régler. Même si on reste bien loin de la somme, que menaçait de briguer la Begum Iraana, qu'aurait constituée la moitié de la fortune du prince !
Une issue qui inscrit un record dans les chroniques judiciaires hexagonales et entretient quoi qu'il en soit le mystère autour des actifs du puissant Aga Khan IV.