Voilà une polémique dont l'émission Quotidien se serait bien passée. Ce lundi 3 juin 2024, Yann Barthès et son équipe recevaient le chanteur Pierre Garnier sur le plateau. Un véritable événement organisé en grande pompe. Une troupe de gospel, Diamond Gospel, a été sollicitée afin d'accompagner le grand gagnant de la Star Academy, forcé de quitter la tournée, lors de sa prestation (Pierre Garnier en a profité pour révéler son nouveau titre, Nous on sait)
Si les spectateurs étaient au rendez-vous pour cette émission exceptionnelle, elle n'a, en revanche, pas eu grand-chose d'exceptionnel pour certaines personnes présentes sur le plateau envers qui l'équipe aurait fait preuve de racisme. C'est en tout cas ce que racontent plusieurs des membres de la troupe de gospel intervenue dans Quotidien. Sur X, anciennement Twitter, on apprend notamment que la production aurait "trié" à l'aide de bracelets toutes les personnes qui constituaient la troupe parmi lesquelles des personnes de couleur.
"Des bracelets de couleur noire distribués seulement aux choristes issus de l'immigration, plus précisément des femmes et des hommes noirs. [...] Lorsque les répétitions se sont terminées, une membre de la production de Quotidien a demandé à tous ceux qui portaient un bracelet noir de lever la main et leur a demandé de quitter le plateau pour rejoindre une salle. Les choristes non racisés sont restés sur le plateau." Elle poursuit : "Le groupe de choristes est resté plusieurs heures dans cette salle froide sans fenêtre, sans aucune notion du temps, puisque les téléphones ne sont pas autorisés. [...] Durant la totalité de l'émission, il y avait les choristes qui n'étaient pas de couleur dans le public. Les choristes de couleur n'ont été libérés que pour chanter les 2 minutes 50 avec Pierre."
Face à de telles accusations, impossible pour la production de Quotidien de rester murée dans le silence. Auprès de nos confrères de PureMédias, un dirigeant de Bangumi a pris la parole : "Nous prenons ça au sérieux et nous présentons nos excuses à toutes les personnes que nous avons pu blesser." Ces excuses ne sont toutefois pas un aveu de leur part : "C'est un immense malentendu de production. Il y a quelques semaines, on a invité Pierre Garnier à faire un live. Comme à chaque fois, on demande aux maisons de disque de travailler sur une prestation un peu évènementielle. Sony nous a proposé qu'une chorale de 100 personnes vienne reprendre le refrain avec Pierre Garnier. On a trouvé cette idée chouette
donc on a accepté."
L'équipe de production se serait retrouvée légèrement dépassée par les évènements : "On a sans doute sous-estimé la gestion d'un tel afflux de personnes dans la mécanique organisationnelle d'une émission quotidienne où tout est millimétré", explique, quant à lui, un salarié de Bangumi. "Nous n'avons trié ou compté personne. Je trouve ça glauque d'imaginer qu'on ait pu trier les gens par race. [...] Personne n'a réellement expliqué aux choristes comment se déroule un tournage télévisé, qu'ils allaient devoir patienter des heures dans une loge ou, oui, effectivement, il n'y a pas de fenêtre comme dans toutes les loges de l'émission, puisque nous tournons en sous-sol."
La direction de Bangumi a d'ores et déjà promis qu'elle allait prendre le temps d'appeler et de s'excuser auprès de chaque personne ayant été blessée : "En aucun cas il s'agit de racisme. C'est horrible pour nous d'imaginer que les gens puissent imaginer ça des équipes de Quotidien."