Jean-Christian Fraiscinet du célèbre duo Les Bodin's, qui est à retrouver ce soir sur M6, est né à Valençay. Il s'agit d'une commune de 2000 habitants environ, située dans le département de l'Indre, en région Centre-Val-de-Loire. Une ville qu'il n'a jamais quittée, comme il l'expliquait en mai dernier dans une interview accordée à la Nouvelle République : "Je suis l'un des derniers nés de la maternité de Valençay, à l'époque où elle existait encore. J'ai toujours habité cette ville qui m'a vu grandir, où je suis allé à l'école puis au collège, où je me suis fait mes premiers copains. Je me souviens comme si c'était hier des escapades à vélo, des cabanes en forêt et des parties de pêche à la rivière."
Le château de Valençay est également cher à son coeur : "Mon grand-père y était guide, mes parents y ont travaillé. J'y ai moi-même accompagné, gamin, des groupes de visiteurs. Ce château de Valençay, je peux dire que je le connais comme ma poche. J'y ai même fait mes premières armes de comédien." Plus globalement, c'est l'Indre qu'il apprécie. Bien que cet endroit du pays n'attire franchement pas grand monde : "Ce n'est pas un lieu très touristique mais c'est un département qui me plaît et qui gagne, selon moi, à être mieux connu. On y trouve la nature et l'espace, une simplicité de vie. Je ne me lasse jamais d'aller me promener en Brenne. Je retourne aussi régulièrement du côté de la maison de George Sand. Je suis convaincu que la vitalité d'un territoire dépend avant tout des gens qui y vivent."
A noter que son attachement à la province est logique, car il se retranscrit à travers son duo avec Vincent Dubois. Ils représentent fièrement la campagne à travers leurs sketchs. Peut-être même un peu trop, car il y a un certain mépris à leur égard dans les grandes villes. C'est du moins ce qu'analysait Jean Latreille, professeur agrégé de sciences économiques et sociales et auteur de Cinoche et société, pour l'Express en décembre 2021 : "Les Bodin's renvoient les classes moyennes à une ruralité qu'elles ont fuie, dont elles se sont arrachées, donc ça ne les fait pas rire. Elles ne peuvent pas se moquer de leurs origines, elles ferment les portes sur un traumatisme initial qu'elles veulent oublier. En revanche, elles font le succès des Illusions perdues, récit d'un provincial qui monte à Paris."
Une triste réalité, même si on peut avoir espoir que ces mentalités évoluent...