A voir le clip imaginé pour Telephone, duo avec Beyoncé présent sur la réédition de son album - The Fame Monster -, on peut définitivement consacrer Lady Gaga Queen of Biz'Art.
Emprisonnée après s'être débarrassée d'un petit ami (le bel Alexander Skarsgård) particulièrement indélicat dans le clip pop-art érotico-morbide de Paparazzi, la performeuse new-yorkaise retrouve le réalisateur Jonas Akerlund pour la suite de ses péripéties dans Telephone - après une parenthèse hallucinogène avec le cinéaste Francis Lawrence pour Bad Romance. A découvrir ci-dessus, en vidéo et en (nombreuses) photos !
Evidemment indomptable, Lady Gaga ne restera en cage que le temps de mettre en scène suffisamment de ses fantasmes carcéraux : déposée sans ménagement et déshabillée brutalement par deux matones impayables (qui constatent : "I told you she didn't have a dick" - "je t'avais bien dit qu'elle n'avait pas de queue" -, allusion non dissimulée aux rumeurs qui ont touché la Gaga), la prisonnière mettra à profit son séjour derrière (ou plutôt contre) les barreaux pour multiplier les looks démentiels (nue dans des scellés, en lambeaux de denim signés Frank Fernández et Oscar Olima, ou encore parée de lunettes-cigarettes...) et les chorégraphies crues. A noter également l'apparition de sa soeur, Natalie Germanotta, spectatrice de la scène de baston en prison !
Jusqu'à ce que, sous les traits de Beyoncé, une héroïne nipponisante tout droit sortie des géniales extravagances de Quentin Tarantino, après avoir passé un petit coup de fil à Gaga, se pointe dans le fameux Pussy Wagon utilisé par Uma Thurman dans Kill Bill vol. 1 (et repris dans Boulevard de la Mort) !!! "You've been a bad bad girl", reproche-t-elle à la blonde péroxydée... On confirme !
Les deux sulfureuses agitatrices new-yorkaises avaient déjà accumulé ensemble les clins d'oeil tarantinesques dans le clip glam'gangsta et équipé par Toys'R'us de Video Phone (sur l'album de Beyoncé), mais, dans cet ahurissant court métrage de près de 10 minutes, elles vont jusqu'à littéralement empoisonner - méfiez-vous de la recette de sandwich que vous dévoile Lady Gaga en cuisine... - les célèbres figurants que sont le chanteur Tyrese Gibson ou le groupe glam'rock Semi Precious Weapons. Avant de danser, drapées dans la star-spangled banner, sur leurs cadavres.
Ajoutez à la reprise des codes tarantinesques une photographie dont la débauche de couleurs ne peut que rappeler le travail de l'immense David LaChapelle, ainsi que la patte d'esthète d'Akerlund, l'imaginaire glauque-arty de Lady Gaga et l'explosivité du duo qu'elle forme avec Beyoncé, et vous obtenez... l'apologie du weird de l'année. A moins qu'elle récidive très prochainement : "To be continued", voit-on au générique du film lorsque le Pussy Wagon taille la route, poursuivi par la police...
Guillaume Joffroy