Elle avait été la première à accuser Lance Armstrong de dopage en 2003. Soigneuse au sein de l'équipe de l'US Postal, Emma O'Reilly était au coeur du système, observait mais n'y prenait pas part. Dix ans plus tard, elle sort un livre dans lequel elle s'en prend au cycliste déchu. Un livre dont la préface a été écrite par... Lance Arsmtrong lui-même.
Dans son ouvrage intitulé The Race to Truth - soit La course à la vérité en français - Emma O'Reilly s'en prend au septuple vainqueur du Tour de France, depuis déchu de ses titres. Lors d'une émission de radio sur Fubar Radio, elle l'a décrit comme "un monstre qui était hors de contrôle", "un tyran" au sein de l'équipe US Postal. Dans son ouvrage, elle explique avoir garder le silence, tout en étant réticente à s'impliquer dans le vaste programme de dopage mis en place par Lance Armstrong.
À ses débuts dans ce sport exclusivement masculin, elle avait tout de suite accroché avec le leader de la formation américaine, qu'elle décrit comme quelqu'un de généreux, droit et franc. Mais avec les années et l'instauration d'un véritable système de dopage, système dont elle ne voulait pas faire partie, Emme O'Reilly a petit à petit été mise à l'écart, conduisant à son départ de l'US Postal. Si elle s'était promise de garder le silence sur les pratiques en cours, les morts de différents cyclistes l'ont poussée à parler.
C'est à ce moment que Lance Armstrong s'en était prise à elle, en l'insultant puis en la poursuivant devant la justice suite à une interview donnée en 2004 au journaliste du Sunday Times David Walsh qui avait fait de son témoignage la pierre angulaire de son ouvrage LA Confidantial écrit avec Pierre Ballester.
Retrouvailles et réconciliation
La paire ne s'était jamais plus adressé la parole par la suite, jusqu'à la veille des aveux du Texan devant Oprah Winfrey le 17 janvier 2013. "Il m'a envoyé un texto avant Oprah et j'ai alors pensé que je n'allais pas l'aider. Mais après ce show, c'est moi qui l'aie contacté. Ce fut un long processus, mais ça a été positif pour nous deux", explique-t-elle dans les colonnes du Telegraph.
Au final, Lance Armstrong avait présenté ses excuses à son ancienne soigneuse fin 2013, jugeant "inexcusable" et "embarrassant" ce qu'il avait fait. "À l'époque, quand j'ai dit ce que j'ai dit sur elle, je me battais pour protéger plusieurs situations, avait-il expliqué dans le Daily Mail. Je ne m'attendais pas à voir Emma. Je voulais parler avec elle. C'était nécessaire d'avoir une conversation parce qu'il y a des personnes dans cette histoire qui méritent des excuses de ma part."
Son ancienne soigneuse confiait pour sa part : "C'était une situation trop lourde pour avoir seulement une conversation au téléphone. Je voulais le voir de mes propres yeux. Je n'étais pas ici pour l'humilier. Vous ne pouvez pas frapper un chien blessé. (...) Nous étions deux personnes qui n'avaient pas parlé depuis un long moment. Nous avons eu une conversation sur les gens que nous avons connu, sur nos familles. J'ai pensé qu'il n'avait jamais utilisé le mot 'désolé'. Mais je n'attendais pas de sincères excuses. Il y a différentes façons de dire désolé et j'ai senti que ce qu'il a dit était vrai. (...) Maintenant, les gens pourraient penser que je suis sous le charme de Lance, mais je ne le suis pas. Je ne l'étais pas quand j'ai dit ce que j'ai fait pour lui en 2004 et je ne le suis plus. C'était un tyran."
Une réconciliation qui a conduit Lance Armstrong à écrire la préface du livre d'Emma O'Reilly, dans une nouvelle tentative de faire amende honorable, lui que l'on découvrait récemment dans un costume inattendu dans une petite vidéo sur la petite reine...